À la vue des différentes études menées par divers organismes sur la dégradation des conditions de travail et l’augmentation effrénée des prescriptions et objectifs quantitatifs, nous explorons les fondements et conséquences de la différence entre travail prescrit et travail réel. Les sciences gestionnaires et sociologiques nous donnant les clés de compréhension de solutions fonctionnelles, nous nous demandons ce qui est effectivement exercé par les travailleurs en proie à ce type de coercitions. Nous formulons différentes hypothèses de réaction selon la typologie d’Hirschman de 1970 complétée par Bajoit en 1988, que nous avons souhaité compléter d’une modalité de résistance plus discrète : la transgression. Afin de répondre à notre questionnement, nous analysons le cas d’un cabinet de recrutement au management pour le moins oppressant. Procédant par observation non participante, nous relevons alors les modalités de résistance des salariés face à un modèle organisationnel aveugle de leur savoir-faire où le contrôle de l’activité est loi. Nous tentons de catégoriser les discours afin de comprendre le type de réaction favorisé par les salariés dans ce contexte. Par ailleurs, nous confrontons ce qui est observé à ce que la littérature relève dans l’objectif d’en souligner les écarts et les points de convergence. Nous mettons en lumière les variables d’ancienneté, de parcours de formation et de sexe et leur influence sur le type de comportement adopté. Enfin, nous discutons les résultats obtenus et proposons des pistes de réflexion pour d’éventuelles études complémentaires.