Objectif de l’étude : évaluer l’impact du maintien de la ventilation pulmonaire lors de la circulation extracorporelle sur les complications cardiovasculaires à moyen terme et l’agression myocardique en postopératoire de chirurgie cardiaque. Méthodes : une analyse ancillaire rétrospective, bi-centrique, de l’essai clinique randomisé contrôlé multicentrique PROVECS a été réalisée. Deux stratégies de ventilation ont été comparées : une stratégie « open-lung » avec maintien d’une ventilation protectrice lors de la circulation extracorporelle (CEC) et une stratégie conventionnelle avec interruption de la ventilation en perCEC (pression continue à 2cmH2O). Le critère de jugement principal était la survenue d’un évènement majeur cardio et/ou cérébro-vasculaire (MACCE) à moyen terme. Le critère de jugement secondaire est représenté par la mesure des troponinémies sur les 3 premiers jours postopératoires. Résultats : issu de 2 centres d’inclusion, l’évolution de 379 patients a été analysée. La période moyenne de suivi était de 18 (+/- 12) mois. Dans le groupe « open-lung », 13 cas (6.9%) de MACCEs ont été relevés versus 10 (5.2%) dans le groupe conventionnel sans différence significative entre les 2 groupes (p=0.510). Il n’y avait pas de différence sur l’analyse de la survie sans MACCE entre les deux groupes (p=0.744). Lors des 3 premiers jours postopératoires, la stratégie ventilatoire n’a pas eu d’effet significatif sur les troponinémies avec une médiane de l’AUC à 72 heures (groupe « open-lung » 9.3 μg/L [IQR 6.0 – 17.5] versus groupe conventionnel 8.8 μg/L [IQR 5.6 – 16.6]; p=0.640). Conclusion : le maintien de la ventilation lors de la circulation extracorporelle n’a pas d’effet significatif sur la survenue d’évènement majeur cardiovasculaire à moyen terme ou sur l’agression myocardique en postopératoire de chirurgie cardiaque.