Pneumonies acquises sous ventilation mécanique chez les patients ventilés pour une pneumonie à SARS-CoV2. Une étude observationnelle rétrospective
Abstract
Près de 80% des patients admis en réanimation pour une pneumonie grave à SARS CoV2 nécessitent la mise sous ventilation mécanique. L’objectif était d’analyser l’incidence et les germes en cause dans les pneumonies nosocomiales compliquant les pneumonies à SARS CoV2 chez les patients ventilés.
Matériel et méthodes :
Étude observationnelle rétrospective en réanimation à l’hôpital Cochin où étaient inclus les patients ventilés pour une pneumonie à SARS CoV2. Le critère de jugement principal était la survenue d’une première PAVM. Les critères de jugement secondaires étaient la survenue d’une seconde PAVM, les espèces bactériennes en cause, le pourcentage d’antibiothérapies probabilistes adaptées et la mortalité.
Résultats :
52 patients ont été inclus de mars à mai 2020 : 34 (65%) ont développé une PAVM au bout de 9 jours de ventilation et 13 une seconde (25%) au bout de 20 jours. Les germes identifiés lors du premier épisode de PAVM étaient des entérobactéries (41%), Staphylococcus aureus (24,5%), le Pseudomonas aeruginosa (20,4%), la flore oropharyngée (4%), Haemophilus influenzae (4%) et l’Acinetobacter baumanii (4%). L’antibiothérapie probabiliste était adaptée dans 82% des cas. Au cours du second, étaient retrouvés des entérobactéries (36%), Pseudomonas aeruginosa (32%), Staphylococcus aureus (16%), Haemophilus influenzae (12%) et l’Acinetobacter baumanii (4%). L’antibiothérapie probabiliste était adaptée dans 92% des cas.
La mortalité était de 23%.
Conclusion :
La PAVM est une complication fréquente chez les patients ventilés pour une pneumonie à SARS CoV2. Alors que les germes et l’incidence sont comparables à ceux décrits pour la grippe, l’incidence des PAVM paraît plus importante qu’au cours du SDRA de toutes causes confondues mais avec des germes similaires.
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