Introduction : Les objets connectés permettent d’analyser des paramètres de santé à distance et peuvent être un moyen de faire de la télémédecine. La pandémie de covid-19 a favorisé l’essor de la télémédecine. Objectif : Identifier les motivations et les freins des patients à l’utilisation de ces objets. Méthodes : Enquête qualitative multicentrique par entretiens individuels semi-dirigés menés entre janvier 2019 et mai 2021, auprès de 16 patients, sélectionnés par échantillonnage non probabiliste volontaire, puis raisonné, jusqu’à suffisance des données. Une analyse de contenu thématique a été réalisée. Résultats La définition d’un objet connecté en santé était mal connue des patients. La plupart en détenait pourtant au moins un. Les patients y voyaient un moyen de se représenter leur santé, de façon ludique. Leurs freins étaient la sécurité des données, le prix, mais aussi la dépendance et l’angoisse qu’ils génèrent, les surcouts d’une telle surmédicalisation, l’altération de la relation et le manque de réassurance en téléconsultation. Ils y voyaient un moyen de consulter rapidement pour des motifs de consultation qui ne les inquiétaient pas. Discussion : Les objets connectés et les téléconsultations sont promus par les plateformes privées pour améliorer la santé. Ce travail nous montre les angoisses, les retards de diagnostics, la déshumanisation et les surcouts associés à leur utilisation. On peut discuter de l’apport en terme de santé et d’économie de ces outils amenant souvent à une multiplicité des consultations. Des études complémentaires seraient pertinentes pour évaluer s’ils apportent réellement une valeur ajoutée en terme de santé aux patients.