L’objectif principal a été de rechercher les ressentis et les expériences de quelques sapeurs-pompiers volontaires (SPV) du Finistère concernant les interventions pour accouchement, et aussi d’identifier les éventuelles difficultés qu’ils rencontrent. Nous avons aussi voulu recueillir des avis concernant les solutions pour optimiser leur aisance, et faire un état des lieux des interventions pour accouchement extrahospitalier en Finistère. Matériels et méthode : une étude qualitative, descriptive, multicentrique, a été réalisée par des entretiens semi-dirigés avec des SPV des casernes de Scaër, Audierne, ou Crozon. Résultats : les douze entretiens ont révélé que la majorité des SPV appréhende les accouchements et ne se trouve pas assez préparée. Malgré leur volume de formation déjà très conséquent, les SPV sont demandeurs de révisions, notamment sur : la base des manœuvres obstétricales, les critères de l’évaluation néonatale, et les principales complications comme le siège et l’hémorragie du post-partum. Nous proposons d’aborder aussi avec eux la prévention des déchirures périnéales. Sur le terrain, les difficultés identifiées sont celles liées à l’environnement inadéquat et le manque d’aisance dans l’attente stressante d’une équipe médicale. En moyenne, les SPV ont assisté à deux accouchements. Les expériences ont été globalement positives, rapides, mais parfois plus complexes. Conclusion : bien que les interventions pour accouchement inopiné soient rares, les enjeux impliqués font qu'il est nécessaire de préparer et de rassurer les SPV. L’étude a identifié les items que ces derniers redoutent et souhaitent approfondir. Nous avons aussi abouti à des ébauches de solutions : favoriser l’intervention de spécialistes, optimiser la formation des moniteurs de secourisme, et réfléchir au rôle des sages-femmes libérales et sapeurs-pompiers experts. L’utilisation des techniques de vidéo-régulation pourrait aussi s’envisager.