Introduction : la prévention et la prise en charge de la dépression du sujet âgé s’imposent comme une priorité de santé publique par la prévalence élevée, les conséquences délétères en termes de morbi-mortalité et par les impacts sanitaire, économique et social. La dépression du sujet âgé reste souvent sous diagnostiquée et sous traitée en soins primaires alors que les médecins généralistes jouent un rôle central dans sa prise en charge. Objectif : décrire les pratiques des médecins généralistes sur la prise en charge globale de la dépression du sujet âgé. Méthode : une étude transversale a été réalisée au niveau national, via un questionnaire élaboré autour de 4 vignettes cliniques comprenant la description de formes typiques et atypiques. Résultats : 1031 questionnaires de MG et internes ont été analysés. Seulement 1 répondant sur 6 était formé à la psychiatrie de la personne âgée. La reconnaissance du masque somatique était difficile, même si améliorée par la formation antérieure. Le principal frein à l’orientation était la difficulté d’accès aux spécialistes. Le taux d’orientation des formés était moins important, tandis que leur taux de prescription l’était plus. La prescription d’ATD se voyait moins dans les formes atypiques et la dépression mélancolique, principalement liée au doute diagnostique. La co-prescription ATD/anxiolytiques prédominait dans la forme mélancolique et la sismothérapie était peu évoquée. La prescription isolée de benzodiazépines était peu réalisée. Le rôle du traitement dans la prévention du risque de maladie neurodégénérative était peu connu. Le besoin de formation était unanime pour plus de ¾ de nos répondants. Conclusion : la formation des MG passe notamment par l’amélioration de la formation théorique. On pourrait intégrer des enseignements interactifs animés par des binômes MG-psychiatres ou gériatres afin de mieux sensibiliser les jeunes internes. Mieux informer les MG sur l’existence de formations médicales continues ou de diplômes universitaires/interuniversitaires de géronto-gériatrie et de géronto-psychiatrie semble nécessaire. Enfin, renforcer les connaissances des MG sur les pathologies neurodégénératives, les connaissances somatiques et lutter contre la réticence de la pratique de la sismothérapie nous paraissent indispensables.