Le cancer est une pathologie du sujet âgé : 50% des diagnostics sont posés après 65 ans. Le recours à l’évaluation oncogériatrique dans le but de repérer les fragilités, de mesurer le rapport bénéfice/risque du traitement et de proposer le traitement le plus adapté possible a pris de plus en plus de place au sein du parcours du patient âgé atteint de cancer. L’objectif principal de notre étude était d’évaluer l’impact de cette évaluation dans la prise en charge par les médecins traitants 3 mois après la venue du patient en oncogériatrie, et d’observer la toxicité et et le taux d’hospitalisations non programmées à 1 mois et 3 mois. Il s’agissait d’une étude monocentrique rétrospective et descriptive. Les médecins traitants étaient joints par téléphone et les dossiers médicaux informatisés des patients consultés. Sur 111 patients évalués entre mai 2020 et septembre 2020, 53 réponses de médecins ont été obtenues, et 101 dossiers informatisés étaient disponibles. Les recommandations des gériatres modifient la prise en charge par les médecins traitants : prise en charge de la dénutrition (p=0,001), prise en charge sociale (p=0,02). L’évaluation est jugée utile (94,3%). La conciliation médicamenteuse à 3 mois reste modérément appliquée (46,9%). Le traitement oncologique est modifié dans 15,8% des cas après l’évaluation oncogériatrique. Le risque de toxicité à 1 mois est diminué par l’adaptation de dose initiale (p=0,002) et augmenté par la dénutrition (p=0,049) et la dépendance (p=0,024). L’impact de l’évaluation oncogériatrique est positif sur la prise en charge des patients par leur médecin traitant et les oncologues.