Par l’étude d’expositions, de leur phase d’écriture à la phase de réception par le public en passant par leur matérialité scénographique, ce mémoire s’attache à observer et identifier la place ou plutôt les places du récit dans l’exposition. Élément central, fil conducteur, incarné, textuel, immersif, imagé, tactile, partagé, récolté, archivé, scénographié, le récit occupe une place caractéristique dans l’exposition, s’imposant comme un moyen de transmission efficace et multiforme. Utilisé comme un intermédiaire entre l’institution et le public, le récit cristallise des questionnements, des transformations, des vécus et use de biais tantôt fictifs et tantôt réels afin d’atteindre le visiteur. Rendant accessible et vivant le savoir, il peut être scientifique ou populaire, anonyme, et permet alors d’interroger les méthodes de concertation citoyenne, de collecte d’archives, de co-création de l’exposition. Composé d’éléments variés, matérialisé par la superposition de temporalités liées à la mise en intrigue et construit dans l’espace, le récit transmet informations, émotions, sensations afin de faire vivre une expérience au public. L’idée est d’utiliser la notion de récit comme un moyen de redéfinir la transmission dans un contexte muséal. Cette réflexion s’appuie sur des méthodologies hybrides qui conçoivent l’apport anonyme et valorisent la prise de parole de personnes non-initiées. Ainsi, l’analyse de ces exemples précis permet de saisir, au-delà d’une étude de cas, les enjeux du récit dans l’espace du musée, de la transmission contemporaine scénographiée, et la volonté de rendre accessible les institutions et le savoir. Scénographier des récits, c’est transmettre des connaissances et des émotions.