Contraception d'urgence : vécu et attentes des patientes de 30 à 45 ans concernant l'information délivrée par leur médecin traitant. Enquête qualitative à partir d’entretiens semi-dirigés dans le Gard
Abstract
La Contraception d’urgence (CU) est un sujet encore trop peu abordé en cabinet de médecine générale. Malgré l’augmentation de l’utilisation de la CU, le taux des interruptions volontaires de grossesse (IVG) ne cesse d’augmenter. Comment expliquer ce paradoxe ? L’objectif de cette étude était d’explorer le vécu et les attentes des patientes de 30 à 45 ans vis-à-vis de l’information délivrée par leur médecin traitant (MT) sur la CU dans le Gard. Ce travail a été effectué en binôme avec Marie Porte qui a étudié en parallèle le vécu des femmes de 15 à 30 ans.
Méthodes : étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de patientes âgées de 30 à 45 ans recrutées en cabinet de médecine générale dans le Gard. Interprétation des verbatims obtenus par analyse phénoméno-
pragmatique.
Résultats : 15 entretiens ont été réalisés de mars à septembre 2021. Il a été mis en évidence une méconnaissance des femmes en matière de CU, source de gène et de confusion. Un manque d’information en particulier par le médecin généraliste (MG) et une sous-estimation du risque de grossesse par les femmes expliquaient en partie ce phénomène. Le recours à la CU était un évènement souvent anxiogène, générateur de craintes et d’une certaine ambivalence en lien avec le contexte psycho-social de la patiente. Bien que le MG avait une place limitée et secondaire au moment du recours, les femmes lui accordaient un rôle théorique important. Elles souhaitaient être informées sur la CU par leur MG, dès l’adolescence et lors de toute consultation abordant la contraception en général. Cette information devrait être exhaustive et centrée sur la personne.
Conclusion : la place du MG reste à définir dans l’urgence du recours à la CU. Cependant, les femmes sont demandeuses d’informations de la part de leur MT auquel elles confèrent un rôle important de prévention. La perception du risque de grossesse apparaît comme un frein majeur dans l’utilisation de la CU et devrait être davantage étudiée.