Contexte : les Usagers de Drogue Injectable (UDI) sont exposés à de multiples pathologies aiguës et chroniques pour lesquelles ils nécessitent un suivi rapproché en médecine générale qu’ils n’ont pas toujours. Objectif : l’objectif était de comprendre le ressenti, les besoins et les attentes des UDI dans les soins primaires. Méthode : étude préliminaire qualitative par théorisation ancrée à l’aide d’entretiens semi-dirigés auprès des UDI de deux services d’addictologie de Marseille entre juin et novembre 2021. Résultats : sept patients, deux femmes et cinq hommes de 33 à 47 ans, usagers de cocaïne, héroïne, morphiniques, Subutex® et cathinones, ont été interrogés. Les conséquences des consommations reflétaient un réel besoin d’une prise en charge en soins primaires. Leur suivi mêlait ou dissociait addictologie et soins primaires. Fréquemment ils ressentaient de l’incompréhension de la part du médecin, alors que l’écoute leur permettait une meilleure adhésion au soin. Les connaissances en addictologie du médecin généraliste étaient souvent considérées comme insuffisantes par les patients et ne leur permettaient pas d’être en confiance. Ils exprimaient deux possibilités d’amélioration : la posture relationnelle et la formation du médecin généraliste. Discussion : ce travail mettait en évidence le ressenti souvent négatif des UDI sur le regard que les médecins généralistes portent sur eux et leur besoin d’une alliance thérapeutique. Il initiait une réflexion sur les évolutions possibles de la prise en charge des UDI.