À la sortie du premier déconfinement, des problématiques de mobilités inédites ont émergé (crainte de la proximité dans les transports en commun, distanciation physique, etc.). En prime, la crise sanitaire de la COVID-19 a révélé un enjeu de réappropriation de l'espace public afin de répondre à de nouvelles aspirations de la société. En réaction, les pouvoirs publics français ont mis en place des coronapistes. Issus de l'urbanisme tactique, ces aménagements transitoires ont été mobilisés afin de faciliter la pratique cycliste et éviter un recours massif de l'utilisation de la voiture individuelle. Ce nouveau paradigme urbanistique, né en Amérique du Nord, s'appuie sur des principes d'actions à petite échelle, au caractère temporaire et réversible, que l'on met en place facilement grâce à du mobilier simple et rapide à installer. L'objectif de ce mémoire a été d'apporter des éléments de réponse quant à l'efficacité de la mobilisation de l'urbanisme tactique en contexte de crise pour agir sur la redistribution du partage des espaces publics. En s'appuyant sur la réalisation de parcours commentés réalisés sur des coronapistes rennaises, ce mémoire expose les effets du développement de ces pistes sur la pratique et l'organisation de l'espace public.