Identification des facteurs de mauvais pronostic des infections par entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu : étude rétrospective dans un centre hospitalier régional
Abstract
Les infections à entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (E-BLSE) sont un problème majeur de santé publique en France et dans le monde. En 2019, 30.2% des souches de K.pneumoniae et 8.8% des souches d’E.coli sont résistantes aux C3G en France avec une diffusion communautaire importante. Ces infections ont un taux de mortalité plus élevé par rapport aux infections non BLSE. Elles sont souvent associées à un traitement efficace retardé chez des patients présentant des comorbidités. Dans ce contexte, nous avons mené une étude rétrospective de janvier 2018 à décembre 2019 au Centre Hospitalier de Cannes Simone Veil, dans le but d’identifier les facteurs conduisant à une évolution défavorable (décès ou récidive dans les 72h de la fin du traitement antibiotique) des patients ayant une infection par E-BLSE. Au total, 154 patients ont été inclus, 103 ont guéri (66.9%) et 51 (33.1%) ont évolué défavorablement dont 33 (21.4%) sont morts. En analyse multivariée, les facteurs associés à une évolution défavorable sont une hospitalisation dans les 6 derniers mois (OR : 4,41; IC 95% : 1,45-15,96) et la présence d’une pathologie urinaire (OR : 3,00; IC 95% : 1,24-7,50). Une durée plus longue de traitement adaptée était un facteur d’évolution favorable (OR : 0,89 ; IC 95% : 0,83-0,96). En revanche aucun lien significatif n’a été établi entre une antibiothérapie probabiliste inadaptée et une évolution défavorable. Une antibiothérapie probabiliste par carbapénème n’est pas associée à une évolution favorable. Étudier les facteurs de mauvais pronostic d’une infection à E-BLSE permet donc d’identifier les patients à risque d’évoluer défavorablement et ainsi d’adapter leur prise en charge.
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