Introduction : L'incidence de la puberté précoce (PP) est en constante augmentation. Le diagnostic peut être source de difficultés pour les médecins libéraux. L'objectif de notre étude était d'analyser le parcours de soins amenant à une consultation en endocrinologie pédiatrique. Matériel et méthode : Nous avons mis en place une étude prospective menée sur deux ans incluant 159 enfants adressés en consultation pour suspicion de puberté précoce. Nous avons recueilli le mode d'adressage, le motif de consultation et les examens qui avaient été demandés. À l'issue de la consultation, nous confirmions, ou non, la suspicion de puberté précoce. Résultats : 25,2% des filles et 50% des garçons étaient pré-pubères. Un bilan complet était réalisé avant la consultation chez 13,2% des enfants. Un diagnostic de puberté précoce était significativement plus souvent suspecté chez les patients amenés par leurs parents en comparaison à l'adressage médical. Il en était de même pour les enfants nécessitant un suivi endocrinien. Discussion : L'évaluation du démarrage pubertaire pose soucis aux médecins non spécialistes probablement par manque de formation mais aussi par crainte d'atteinte à la pudeur. L'instauration de consultations dédiées semblerait judicieuse. Les parents doivent être pris en compte en tant qu'acteurs du dépistage. Conclusion : Une formation des médecins libéraux sur l'évaluation du stade pubertaire et sur la conduite à tenir en cas de suspicion de PP semble nécessaire afin d'optimiser le parcours de soins. L'enjeu de la mise en place d'un traitement freinateur, en cas de PP avérée, étant lié à sa précocité.