Introduction : l’activité croissante en anatomocytopathologie (ACP) et la pénurie médicale ont conduit à mettre en place des analyses systématiques sur certains prélèvements. Elles ont pour but d’aider au diagnostic tout en gagnant du temps. Cependant, ces analyses ont un coût économique et environnemental souvent méconnu. Après avoir détaillé la facturation du soin, l’objectif était d’évaluer le coût économique et la pertinence diagnostique des analyses systématiques en ACP sur le CHU de Bordeaux, puis de les comparer aux pratiques nationales. Matériel & méthode : dix analyses ont été choisies : 5 colorations spéciales (Trichrome de Masson, Rouge Congo, PAS, Giemsa modifié et Ziehl), une technique de cytologie (Culot d’inclusion pour LBA) et 3 techniques d’immunohistochimie (IHC) pour patients greffés (C4d et PGM1 pour les biopsies myocardiques, CMV pour les biopsies pulmonaires). Analyse économique : le coût/lame moyen a été établi de façon rétrospective sur deux ans en prenant en compte les réactifs, les charges indirectes et le temps technique. Analyse de pertinence diagnostique : la pertinence des analyses a été évaluée de façon prospective durant cinq mois. Résultats et perspectives : après concertation médicotechnique, il a été décidé à partir de janvier 2021 de supprimer 7 des 10 analyses systématiques étudiées. Seuls le PAS (biopsies cutanées), le Giemsa modifié (biopsies gastriques) et le Rouge Congo (BGSA) ont été conservés pour ne pas perturber le flux de travail, à la demande des techniciens et de certains pathologistes. L’économie potentielle de ces ajustements était évaluée à 30 923€/an ; l’économie réelle atteint 28 832€/an. L’étude RAPIAT, première étude française évaluant les pratiques en termes de coût et de pertinence diagnostique en laboratoire d’ACP, montre qu’il est possible de réaliser des économies substantielles tout en préservant l’efficacité diagnostique. Cette réflexion s’inscrit dans la démarche de transition écologique en santé des CHU français.