Analyse des facteurs de risque de rejet après kératoplastie transfixiante
Abstract
La kératoplastie transfixiante est une technique opératoire efficace dans la prise en charge des pathologies cornéennes, mais dont les résultats sont principalement altérés par l’existence de rejets. Si certaines causes sont aujourd’hui bien identifiées, d’autres restent plus discutées. Notre objectif était d’identifier les facteurs de risques associés à un surrisque de rejet après kératoplastie transfixiante. Matériel et méthodes : nous avons recueilli l’ensemble des données cliniques ainsi que celles de la banque des tissus locale concernant les kératoplasties transfixiantes à visée optique réalisées dans le service d’ophtalmologie du CHRU de Montpellier entre 2005 et 2018 ; puis analysé le risque de survenue d’un rejet en fonction de ces données. Résultats : 360 kératoplasties transfixiantes ont été analysées avec un suivi moyen de 52 mois. Le taux de survie sans rejet à 1 an est de 83%, 72% à 3 ans, puis 69% à 5 ans. Le rejet survenait en moyenne à 15.7 mois post greffe. Le taux de survie global du greffon à 1 an est de 90%, 75% à 3 ans, et 70% à 5 ans. Les facteurs influençant de façon significative en analyses multivariées la survenue d’un rejet était l’indication versus kératocône (Hazard ratio (HR) 2.7 en cas de kératite d’origine infectieuse, de 7.8 en cas de greffe pour rejet, de 3.6 pour les traumatismes) ; l’antécédent de néovascularisation cornéenne (HR =2.1) ; l’antécédent d’hypertonie intraoculaire (HR = 2.8) ; et l’appariement des sexes entre donneur et receveur (HR = 2.0) pour des greffes mixtes vs entre femmes. Conclusion : notre étude confirme les bons résultats de la kératoplastie transfixiante à court et moyen terme. Il serait intéressant de prendre en compte les facteurs de risques identifiés de rejet, en particulier l’appariement des sexes, afin d’améliorer nos résultats.
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