La dépendance aux opiacés chez la femme enceinte est un problème de santé publique. Le risque est la survenue d’un syndrome de sevrage néonatal. De nombreux traitements ont été évalués, mais la littérature actuelle ne permet pas de définir un traitement optimal. Les stratégies de soins de soutien au nouveau-né semblent être une solution pour ces enfants et leurs familles. L’objectif principal de l’étude est d’évaluer si la diffusion des soins de soutien au nouveau-né au CHU de Montpellier a eu un impact favorable sur la prise en charge du syndrome de sevrage néonatal aux opiacés. Méthode : étude observationnelle rétrospective des 258 nouveau-nés exposés in utéro aux opiacés et hospitalisés dans le pôle réanimation et néonatologie du CHU de Montpellier du 01/01/2003 au 31/12/2020. Résultats : 54.65 % des nouveau-nés ont développé un syndrome de sevrage néonatal aux opiacés. Parmi eux, 55.32 % ont nécessité une prise en charge médicamenteuse. Sur la période étudiée, on note une diminution des traitements médicamenteux de 39 % à 15 % (p < 0.01), au profit d’une prise en charge non médicamenteuse en augmentation de 15 à 57 % (p < 0.01), et une diminution de la durée médiane de séjour de 15 à 10 jours (p < 0.05). Conclusion : de 2003 à 2020, on observe une diminution significative de la prise en charge médicamenteuse et de la durée de séjour des nouveau-nés présentant un syndrome de sevrage aux opiacés, dans le cadre du développement des soins de soutien aux nouveau-nés et leurs familles.