Le cancer du pancréas est une pathologie maligne agressive avec un taux de survie à 5 ans de l’ordre de 10%, et pour laquelle il n’existe que peu de traitements efficaces sur le marché, en dépit des nombreux essais cliniques réalisés. Le choix de stratégies thérapeutiques est d’autant plus complexe lorsque les oncologues doivent faire face à des considérations financières. En effet, les thérapies anticancéreuses innovantes ayant obtenu une AMM dans l’adénocarcinome du pancréas sont des molécules onéreuses peu utilisées en raison de leur coût et de l’absence d’inscription sur la liste en sus, ce qui incite les oncologues à se tourner vers des protocoles de chimiothérapie conventionnels. Après un rappel sur le statut pharmaco-économique des anti-cancéreux ainsi que des éléments diagnostiques et thérapeutiques du cancer du pancréas, nous nous sommes intéressés à une alternative thérapeutique utilisée au sein d’un établissement de cancérologie, l’Institut Sainte Catherine. Nous avons réalisé une étude observationnelle portant sur une bi-chimiothérapie anticancéreuse, dans le but d’apporter un regard pharmaceutique sur la pertinence de cette alternative et sa place dans la stratégie thérapeutique. Ce travail met en évidence la difficulté pour les équipes médicales et pharmaceutiques, de prendre en compte à la fois les recommandations des sociétés savantes et les contraintes pharmaco-économiques, tout en suivant une ligne directrice de prise en charge thérapeutique optimale du patient.