Dépistage du cancer pulmonaire et scanner thoracique low-dose : enquête de pratique auprès des médecins généralistes des Hauts-de-France
Résumé
Introduction : le cancer pulmonaire est le cancer le plus meurtrier en France mais ne bénéficie pas d'un dépistage organisé. En 2011, le scanner thoracique à faible irradiation (STLD) a montré son efficacité pour son dépistage chez le patient fumeur actif ou sevré selon les critères de leur étude (NLST). L’étude DEP KP80 réalisée en 2016 a montré sa faisabilité dans la Somme. Malgré cela, la HAS reste en désaccord avec la mise en place d'un dépistage organisé. L'objectif principal de cette étude était de réaliser un état des lieux sur les connaissances et la pratique du dépistage par STLD auprès des médecins généralistes des Hauts-de-France. Matériel et méthode : une étude de pratique observationnelle descriptive a été réalisée à l'aide d'un auto-questionnaire auprès de 190 médecins généralistes des Hauts-de-France. Résultats : bien que la majorité des médecins (69,5%) ignoraient l'éventualité d'un dépistage organisé du CP par STLD, ils effectuaient déjà un dépistage à titre individuel pour 76% d'entre eux. La moitié des médecins interrogés déclaraient avoir déjà prescrit un scanner thoracique pour dépister le CP, et un tiers des médecins le prescrit chez un patient répondant aux critères de NLST. IIS étaient 40% à proposer la radiographie pulmonaire dans ce contexte. Les médecins de la Somme, où l'étude DEP KP8() a eu lieu, connaissaient mieux et proposaient significativement plus de STLD que les MG des autres départements. L'ensemble des médecins étaient favorables au développement d'un tel dépistage organisé. Discussion : bien que cette étude soit limitée par son mode de recueil déclaratif, elle est la première étude d'ampleur régionale à s'intéresser à ce sujet, permettant une analyse entre 5 départements français. Contrastant avec une étude de 2013, les MG des Hauts-de-France actuels sont plus impliqués dans le dépistage du CP. Bien qu'inefficace dans ce contexte, la radiographie reste l'examen le plus prescrit, mais le scanner thoracique prend une place de plus en plus importante. L'incidence élevée de cette maladie dans les Hauts-de-France peut expliquer l'engouement des médecins pour ce dépistage. Conclusion : notre enquête souligne le décalage entre les recommandations et la pratique des MG, qui malgré l’avis négatif de la HAS, prescrivent un scanner thoracique de dépistage dans plus d'un tiers des cas.
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Burgaud Claire. Thèse d'exercice de médecine générale (UPJV).pdf (1.48 Mo)
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