CONTEXTE L’obésité est une pathologie chronique dont la prévalence ne cesse d’augmenter. Elle expose à de nombreuses complications, pouvant altérer la fonction rénale. D’autre part, l’obésité en elle-même modifie le métabolisme du néphron pouvant conduire à une glomérulopathie. OBJECTIF L’objectif de cette étude était de caractériser la population obèse présentant une albuminurie positive, afin de mettre en évidence des marqueurs de risque indépendant de l’atteinte glomérulaire de l’obésité. MÉTHODE Nous avons réalisé une étude rétrospective observationnelle incluant des patients obèses, non diabétiques et ne présentant pas de pathologie rénale connue. Nous avons comparé les données clinico-biologiques de deux groupes de patients, l’un présentant une albuminurie supérieure à 30mg/24h (groupe d’intérêt), l’autre n’en présentant pas (groupe contrôle). RÉSULTATS Un total de 254 patients a été inclus, l’âge moyen de cette population était de 43,5 ans et l’IMC moyen de 43,8 kg/m². 43 patients (16,9%) présentaient une albuminurie positive. En analyse univariée, les variables significativement liées à la présence d’une albuminurie étaient le sexe masculin (p = 0,002), le poids (p = 0,005), la surface corporelle (p<0,001), le tour de taille (p<0,001) et son rapport sur le tour de hanche (p = 0,01), la présence d’une hypertension traitée (p = 0,045), d’une cardiopathie ischémique (p = 0,02), la triglycéridémie (p = 0,049), la présence d’un débit de filtration glomérulaire corrigé à la surface corporelle inférieur à 60 mL/min (p = 0,02), un score de Framingham plus important (p = 0,006). En analyse multivariée, la seule variable restant statistiquement significative et de manière indépendante était la triglycéridémie (p = 0,03, OR : 3,78). CONCLUSION Dans notre population, la triglycéridémie permet de prédire la présence d’une albuminurie. Ce seul facteur parait insuffisant pour définir une catégorie à risque et la recherche de glomérulopathie pourrait être inclue dans la prise en charge initiale des adultes obèses non diabétiques.