Les perceptions militaires françaises de l’engagement chinois dans la guerre de Corée - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2021

French military perceptions of Chinese engagement in the Korean War (1950-1954)

Les perceptions militaires françaises de l’engagement chinois dans la guerre de Corée

Résumé

On October 19, 2020, the PRC celebrated the 70th anniversary of the beginning of the CVC's participation in the "war of resistance to American aggression and to help Korea". The CVC was officially engaged from October 25, 1950 until the Panmunjeon Armistice on July 27, 1953. The last Chinese troops left North Korea for good on October 28, 1958. For a long time, historiography has left aside the intervention of the PRC during the Korean War, notably because of the inability to access Chinese archives, but also because of a certain lack of interest in the Korean War in general, notably in the United States but also in China. There are still few works on the subject in France. Yet France was involved in this conflict. If we often remember the sending of the BF/ONU which distinguished itself alongside the American forces, the effort in terms of intelligence, less known, proved to be very important in proportion to the apparent importance of the conflict for France. While the amount of intelligence obtained by the French on the PLA in Korea, whether through the BF/UN or the intelligence services, remained limited, the value of the latter was very valuable to the Americans who had almost no information on Chinese forces when they entered Korea. French intelligence is also valued for its reliability. Thus, France found itself as involved in the Korean War as the United States in terms of intelligence, particularly on Chinese forces. For France, the main interest of this cooperation was to encourage the United States to support the war effort in Indochina. Indeed, for France, the Korean and Indochina wars were linked insofar as they were part of the Cold War in East Asia. The knowledge obtained by the French on the PLA throughout the Korean War allowed them to see the evolution of this army, which was still a revolutionary army in October 1950, into a modern army capable of making the US Army doubt. If from the beginning of its engagement, the qualities of the PLA at the level of command and tactics appear to be undeniable, the French intelligence services also perceive its limits at the level of equipment and logistics. Through the study of military and diplomatic documents on the Chinese forces in Korea, this thesis highlights the fact that if France became involved in the Korean War and gathered a significant amount of intelligence on the PLA, it was precisely because France feared that what happened in October 1950 in Korea could happen again in Indochina. Finally, through unpublished sources, this memoir looks at the Korean War from an angle that is rarely approached. Indeed, if the Chinese engagement in Korea is very little studied in France but is studied abroad, the French perceptions of this engagement, in particular the military perceptions, remain a blind spot.
Le 19 octobre 2020, la RPC célébra les 70 ans du début de la participation du CVC à « la guerre de résistance à l'agression américaine et pour aider la Corée ». Celui-ci est engagé officiellement du 25 octobre 1950 jusqu'à l'armistice de Panmunjeon le 27 juillet 1953. Les dernières troupes chinoises quittent définitivement la Corée du Nord le 28 octobre 1958. L'historiographie a pendant longtemps laissé de coté l'intervention de la RPC pendant la guerre de Corée, notamment à cause de l'incapacité à accéder aux archives chinoises mais également à cause d'un certain désintérêt pour la guerre de Corée en général, notamment aux États-Unis mais aussi en Chine. Les travaux en la matière restent peu nombreux en France. La France s'est pourtant impliquée dans ce conflit. Si l'on retient souvent l'envoi du BF/ONU qui s'est illustré aux cotés des forces américaines, l'effort en matière de renseignement, moins connu, s'est avéré très important proportionnellement à l'importance apparente du conflit pour la France. Si la quantité des renseignements obtenue par les Français sur l'APL en Corée, que ce soit par le biais du BF/ONU ou des services de renseignements, reste limitée, la valeur de ces derniers est très précieuse pour les Américains qui n'ont presque aucune information sur les forces chinoises lorsque celles-ci pénètrent en Corée. Les renseignements français sont aussi appréciés pour leur fiabilité. Ainsi, la France se retrouve autant impliquée dans la guerre de Corée que les États-Unis en matière de renseignement, en particulier sur les forces chinoises. Pour la France, le principal intérêt de cette coopération est d'inciter les États-Unis à soutenir l’effort de guerre en Indochine. En effet, pour la France, les guerres de Corée et d'Indochine sont liées dans la mesure où elles s'inscrivent dans le cadre de la guerre froide en Asie orientale. Les connaissances obtenues par les Français sur l'APL tout au long de la guerre de Corée permettent alors de voir l'évolution de cette armée, qui était encore une armée révolutionnaire en octobre 1950, en une armée moderne capable de faire douter l'US Army. Si dès le début de son engagement, les qualités de l'APL au niveau du commandement et des tactiques apparaissent comme indéniables, les services de renseignements français perçoivent aussi ses limites au niveau du matériel et de la logistique. À travers l'étude de documents militaires et diplomatiques sur les forces chinoises en Corée, ce mémoire met ainsi en valeur le fait que si la France s'est impliquée dans la guerre de Corée et a rassemblée une quantité de renseignements non négligeables sur l'APL, c'est précisément parce que la France craignait que ce qui s'est produit en octobre 1950 en Corée puisse se reproduire en Indochine. Enfin, à travers des sources inédites, ce mémoire s'intéresse à la guerre de Corée sous un angle rarement abordé. En effet, si l'engagement chinois en Corée est très peu étudié en France mais l'est à l'étranger, les perceptions françaises de cet engagement, en particulier les perceptions militaires, restent un angle mort.

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Citer

Luca Di Rocco. Les perceptions militaires françaises de l’engagement chinois dans la guerre de Corée. Histoire. 2021. ⟨dumas-03649342⟩
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