Le présent mémoire interroge la confrontation des pratiques en matière d’évaluation et les préoccupations des enseignants vis-à-vis de la notion de bienveillance. Cette dernière constitue de nos jours une injonction grandissante émanant du ministère de l’Éducation Nationale, et ce depuis le milieu des années 2000. Toutefois, à défaut de définition institutionnelle ou faisant consensus dans les écrits scientifiques, nous avons souhaité interroger trois cohortes d’enseignants (stagiaires, titulaires et retraités) afin de savoir comment ils intègrent ou ont intégré la bienveillance dans leurs pratiques évaluatives. Nous nous sommes appuyées sur une analyse statistique de réponses à une enquête intégralement renseignée en ligne. Dans un premier temps, nous questionnons la place de la bienveillance dans le quotidien des professionnels. De ce point de vue, les résultats collectés montrent une très majoritaire volonté d’intégrer cette préoccupation dans leurs enseignements, au sens large et plus particulièrement dans leur façon d’évaluer. Dans un second temps, nous recensons les pratiques déclarées comme relevant d’une évaluation bienveillante. Il s’agit notamment d’inventorier ce que les enseignants-évaluateurs disent cibler (savoirs, compétences, progrès). Et de manière plus prospective, ce qu’ils souhaiteraient évaluer, ainsi que les obstacles les empêchant de mener à bien leur idéal.