Passions et perversions rhétoriques dans les <i>Contes</i> de Charles Perrault - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2022

Passions et perversions rhétoriques dans les Contes de Charles Perrault

Résumé

« Pris dans chacune de leurs dimensions (l’histoire de l’individu Perrault, ou celle de son temps, ou celle de la littérature de voie orale), les contes attribués à Perrault sont une énigme : on ne sait à peu près rien d’eux : ni qui les a faits, ni comment ni pourquoi ils ont été écrits, ni les raisons de leur incroyable succès ». Cette énigme a en revanche fait couler beaucoup d’encre. Nombreuses sont les études qui ont essayé de comprendre cette œuvre par son auteur, que ce soit avec la querelle des Anciens et des Modernes, ou par la vie-même de Charles Perrault. Nombreuses sont les études qui ont aussi essayé de résoudre l’énigme des Contes par leur genre, se consacrant longtemps à la question des sources : ont-elles été orales ? Écrites ? Mondaines ? Folkloriques ? Nombreuses sont également les études qui se sont consacrées à décortiquer toute la large palette de thématiques abordées par le texte, allant du passage à l’âge adulte à la gémellité, en passant par la sexualité ou encore la nourriture. Quelques-unes de ces études se sont aussi finalement penchées sur le style, aussi simple qu’intriguant, employé par l’auteur. La question de l’auteur, elle-même, en dépit de tout l’encre qu’elle a faite couler, demeure reléguée au rang de celles qui n’ont pas encore de réponse. Très peu nombreuses sont, en revanche, les études qui ont essayé de comprendre les Contes d’un point de vue rhétorique. Cela est surprenant : entre les sermons jansénistes et l’histoire du Barreau de Lille, le temps de Perrault était particulièrement nourri par la rhétorique. Or, Clément Viktorovitch dresse le constat suivant : « au-delà des fantasmes et des préjugés, il est temps de considérer la rhétorique pour ce qu’elle est : l’art de présenter notre pensée de la manière la plus pertinente possible, afin d’en faciliter l’acceptation par nos auditeurs et nos interlocuteurs. Ainsi définie, la rhétorique est partout. Dans les réunions professionnelles, comme dans les dîners de famille. Dans les spots publicitaires, comme dans les bavardages amicaux ». La rhétorique est donc évidemment, aussi, dans les Contes de Charles Perrault. C’est pourquoi au-delà de la variété des intrigues, des tons, des thèmes et des formes, nous émettons donc l’hypothèse que les Contes de Perrault, en eux-mêmes, relèvent en partie de la perversion, et plus particulièrement de ce que nous pouvons appeler une « perversion rhétorique ». Pour l’étudier, nous nous intéresserons à ce mouvement de détournement qui rassemble les définitions de la manipulation, de l’insinuation et de la perversion, et qui permet de tromper la défiance de l’interlocuteur. Nous étudierons autrement dit le décalage entre l’intention prétendue et l’intention réelle de l’orateur : c’est ce que nous pouvons appeler des « déclinaisons monstrueuses des discours rhétoriques ». Pour cela, il semblerait que les personnages orateurs jouent sur le pathos de leur discours, que ce soit pour les émotions qu’eux-mêmes ressentent ou prétendent ressentir, ou sur les émotions qu’ils prétendent vouloir faire ressentir ou veulent vraiment faire ressentir à l’auditoire.
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MESSIER Marie-Sarah M1 2022 DUM.pdf (983.81 Ko) Télécharger le fichier

Dates et versions

dumas-03710193 , version 1 (30-06-2022)

Identifiants

  • HAL Id : dumas-03710193 , version 1

Citer

Marie-Sarah Messier. Passions et perversions rhétoriques dans les Contes de Charles Perrault. Littératures. 2022. ⟨dumas-03710193⟩
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