Recomposer son monde : une enquête dans trois lieux de faire alsaciens - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2021

Recomposer son monde : une enquête dans trois lieux de faire alsaciens

Résumé

Modernity and capitalism brought their share of imbalances and crises weakening individuals, social and political structures and the Earth where we live. The will of autonomy and liberty inherited from the Enlightenment combined with these deregulations generate a unsituated ego, individuals by excess or by default who hardly find their place in the world. After the utopic undertakings from the XIXth century, the XXth totalitarianisms, the transformative experiences of the XXIth century look for a balance between the collective project and individual fulfillment. This is the case in the three makerspaces studied in this investigation in an Alsatian city. Six criterions enabling a recomposition of the world-connection have been established in these places. The first three, of a material and symbolic nature- the relationship to the matter, the common place and the “schlag”- enable people to anchor themselves, to accept constraints of the environment and to claim non-normativity in order to enter into a sensitive and aware relationship with the world. The next three, of a social and political nature- the interdependent collective, the learning process through transmission and the self-governance- enable to live an interdependent liberty, the significance of exchange in the learning process and the establishment of a self-organization. Besides the reactionary tendencies that can appear in theses spaces of « return to », an emancipatory potential emerges from these heterotopias showing other interpretative frameworks to reinvent the world-ties and re-inhabit the Earth.
La modernité et le capitalisme ont amené leurs lots de déséquilibres et de crises fragilisant les individus, les structures sociales et politiques et la Terre sur laquelle nous vivons. La volonté d’autonomie et de liberté héritée des Lumières associée à ces dérégulations génèrent un moi non situé, des individus par excès ou par défaut trouvant difficilement leur place dans le monde. Après les entreprises utopiques du XIXe siècle, et les totalitarismes du XXe siècle, les expériences transformatrices du XXIe cherchent un équilibre entre projet collectif et épanouissement individuel. C’est le cas dans les lieux de faire étudiés lors de cette enquête dans une ville alsacienne. Six critères permettant une recomposition du rapport au monde ont été établis dans ces lieux. Les trois premiers, d’ordre matériel et symbolique- le rapport à la matière, le lieu commun et le « schlag »- permettent aux individus de s’ancrer, d’accepter les contraintes de l’environnement et de revendiquer la non-normativité pour entrer dans un rapport sensible au monde. Les trois suivants, d’ordre social et politique -le collectif interdépendant, l’apprentissage par la transmission et l’autogestion- permettent de vivre une liberté d’interdépendance, l’importance de l’échange dans l’apprentissage, et la création d’une auto-organisation. Outre les tendances réactionnaires pouvant apparaître dans ces lieux de « retour à », un potentiel émancipateur émerge toujours de ces hétérotopies qui donnent à voir d’autres grilles de lectures pour réinventer les liens au monde et apprendre à réhabiter la Terre.
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  • HAL Id : dumas-03718380 , version 1

Citer

Claire Bourdeau. Recomposer son monde : une enquête dans trois lieux de faire alsaciens. Economies et finances. 2021. ⟨dumas-03718380⟩
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