L’optimisme comparatif est l’un des biais les plus robustes, consistants et prévalents étudiés en psychologie. Il consiste à sous-estimer notre probabilité de subir des conséquences négatives d’une menace par rapport à autrui. Une controverse existe quant à l’effet positif ou négatif qu’il aurait sur l’adoption de comportements de protection. Les recherches dans le domaine de la santé, trouvent globalement un effet très faible de ce biais sur les comportements. Peu de recherches ont cependant été menées sur des comportements effectifs et moins encore sur des comportements pro-environnementaux. Cette étude, a permis d'étudier l’effet sur les comportements de la manipulation du sentiment de contrôle sur la menace. Les 170 participants retenus étaient aléatoirement placé dans deux groupes expérimentaux d’effectifs identiques, recevant un message écologique différent. Un questionnaire en ligne proposant des échelles de Likert permettait de mesurer leurs perceptions des risques sanitaires et environnementaux, leur recours à un traitement défensif de l’information et leurs intentions de changements comportementaux. Les comportementaux effectifs étaient également étudiés en proposant plusieurs tâches postérieures à la lecture du message. Les résultats indiquent la présence d’optimisme comparatif pour des risques environnementaux globaux bien que de manière moins marquée que pour des risques sanitaires. Nous observons un effet différencié de l’optimisme comparatif selon la nature de la menace puisqu’il prédit positivement les comportements de prévention des risques sanitaires mais négativement les intentions comportementales liées aux menaces écologiques. Nos résultats semblent indiquer que le contrôle perçu de la menace (plus faible pour les risques environnementaux) permettrait d’expliquer cette différence, mais aussi l’effet général de l’optimisme comparatif sur les comportements, soutenant ainsi l’hypothèse de Schwarzer (1994) d’un optimisme comparatif pouvant être soit fonctionnel soit défensif. Un faible contrôle était lié à un traitement défensif du message, lui-même lié à une moindre adoption de comportements de prévention. Ces résultats et les implications de ceux-ci pour la promotion de comportements écologiques sont discutés.