Le tango, à la fois danse et genre musical à part entière, fait partie intégrante de l’identité culturelle de l'Argentine ; depuis sa naissance au début du XXème siècle, il s’est profondément enrichi et transformé, et les années 2000 ont marqué une nouvelle étape dans son développement. Cette renaissance est accompagnée d'une institutionnalisation de cette pratique, marquée par le développement de politiques culturelles en faveur du tango.
Ce mémoire explore, d’une part, les modalités concrètes de l’implication des pouvoirs publics dans la création et la diffusion du tango à Buenos Aires. D’autre part, il s'intéresse aux conséquences de ces politiques publiques sur le tango tel qu’il est diffusé dans la capitale. Nous partons du postulat que l’implication de politiques culturelles dans la valorisation d’une pratique artistique n’est pas neutre, et qu’elle a nécessairement des motivations et des effets sur cette pratique. Sur le plan artistique, les politiques culturelles peuvent entraîner des processus de légitimation de certaines formes esthétiques de ce genre musical, alors que d’autres de ses facettes seront invisibilisées. Ce mémoire interroge alors l'impact des politiques culturelles argentines sur la création, la diffusion et la transmission du tango à Buenos Aires, en examinant comment ces politiques façonnent la scène tanguera contemporaine.