Objectif : étudier l'impact de l'endométriose modérée à sévère sur le taux cumulé de naissances vivantes ainsi que les résultats en fécondation in vitro (FIV) par rapport aux femmes sans endométriose. Méthodes : nous avons mené une étude de cohorte rétrospective mono-centrique dans le service de médecine de la reproduction de l'hôpital la Conception, comparant les issues en FIV, réalisées entre Janvier 2015 et Décembre 2020, de deux groupes de femmes appariées (1:2) sur l’âge, l’IMC, l'AMH et le nombre de cycles. Le premier groupe était constitué de femmes atteintes d'endométriose modérée à sévère (stades III-IV de la classification rASRM) et le second groupe de femmes présentant d'autres causes d'infertilité. Le critère de jugement principal était le taux cumulé de naissances vivantes par cycle et par femme. Les critères de jugement secondaires étaient le nombre d'ovocytes recueillis et matures, le taux de fécondation, le nombre total d'embryons, le nombre d'embryons utiles (embryons transférés et congelés), le taux d'implantation, le taux de grossesses et le taux de fausses couches précoces par cycle. Résultats : au total, 195 femmes atteintes d'endométriose modérée à sévère ont été appariées à 390 femmes du groupe contrôle, correspondant à 323 et 646 cycles respectivement. Les femmes atteintes d'endométriose avaient significativement moins d'ovocytes recueillis, malgré des doses plus élevées de gonadotrophines exogènes. Néanmoins le nombre d'ovocytes matures, le taux de fécondation, le nombre total d'embryons et d'embryons utiles étaient comparables entre les deux groupes. Les taux cumulés de naissances vivantes par cycle et par femme n'étaient pas significativement différents entre les deux groupes (19,8% vs 24,1%, p = 0,13 et 32,3% vs 37,2%, p = 0,24 respectivement). Dans le sous-groupe endométriose avec endométriome, il n'y avait pas de différence statistiquement significative entre les femmes qui avaient bénéficié d'une ou plusieurs kystectomies et celles sans antécédent de kystectomie (28,3% contre 31,9%, p = 0,68). Le tabagisme ne semblait pas avoir un impact plus important lorsqu'il est associé à l'endométriose par rapport au groupe témoin (16,4% contre 25,9%, p = 0,13). Conclusion : après avoir exclu les biais de confusion grâce à une étude de cohorte appariée, nous n'avons pas observé d'impact significatif de l'endométriose modérée à sévère sur le taux cumulé de naissances vivantes en FIV. Ces données sont rassurantes pour le conseil aux femmes infertiles avec endométriose avant une FIV.