La téléconsultation est une pratique qui a commencé à être encadrée avec la loi HPST de 2009, et dont les dispositions ont évolué jusqu’à aujourd’hui. En 2018, un avenant permet l’hébergement d’une borne de téléconsultation par le pharmacien au sein de l’officine. La crise sanitaire de la Covid-19 a conduit à une démocratisation de la téléconsultation à domicile et à un assouplissement de ses conditions d’utilisation. Suite au confinement, le nombre de téléconsultations est passé de 40 000 à plus de 4,5 millions par mois. Sur cette base, quelle est la place actuelle de la téléconsultation en officine par rapport à une téléconsultation à domicile, à la sortie de la crise sanitaire. L’étude a été réalisée à partir de questionnaires distribués à la population. Neuf versions d’un même questionnaire ont été construites sur la base de 54 scénarios. Chaque scénario comporte 4 attributs caractéristiques de la téléconsultation : la spécialité du médecin (généraliste ou spécialiste), le motif de la téléconsultation, le temps d’attente pour la téléconsultation, et la prise en charge financière. Au total, 1338 scénarios ont été entièrement renseignés par 226 participants. Les modalités qui orientent le choix des patients vers la téléconsultation à l’officine sont, par ordre d’importance décroissante : le délai de téléconsultation court, le motif urgent et la prise en charge financière. Il ne parait pas vraisemblable de pouvoir influencer d’un point de vie réglementaire sur le délai d’accès à un médecin téléconsultant en faveur de la téléconsultation en officine. Aussi, afin de remettre la téléconsultation à l’officine en avant, tout en prenant en compte les préférences des patients étudiées, il est possible de s’inspirer de la pratique de nos voisins suisses. Ces derniers associent la prescription pharmaceutique à la téléconsultation médicale en officine, afin de proposer une offre de soin d’urgence rapide, adaptée, et de proximité en cas d’orientation médicale nécessaire.