La sclérose en plaques (SEP) est une pathologie auto-immune démyélinisante touchant 108 habitants sur 100 000 en Europe. Elle provoque dans 90% des cas des troubles fonctionnels urinaires après 10 ans d’évolution de la maladie. Le traitement de 1ère intention de l’hyperactivité neurogène détrusorienne se fait par anticholinergiques, en cas d’échec, les patients reçoivent des injections de toxine botulique intradétrusoriennes (BTX-A) en complément des autosondages. L’efficacité sur le long terme et les critères d’arrêt de la BTX-A a peu été étudiée dans cette population. L’objectif de cette étude est d’analyser l’efficacité au long cours des injections de BTX-A et d’identifier les facteurs associés à l’arrêt du traitement. Méthode : étude monocentrique rétrospective de 112 patients ayant reçu des injections de toxine botulique entre 2004 et 2021 au CHU de Toulouse. Résultats : après 5 ans, 95% des patients ont continué les injections, 28% des patients ont arrêté les injections (12 du fait de l’évolution de la maladie). Les patients ont reçu en moyenne 7 injections et une injection tous les 7 mois. Les facteurs de risque associés à l’arrêt sont un EDSS initial supérieur à 6, la mauvaise fonction rénale à l’instauration du traitement et la capacité maximale vésicale au bilan urodynamique. Après 10 ans, plus de 65% des patients avec un EDSS initial supérieur à 6 continuent le BTX-A. Conclusion : l’injection de BTX-A est un traitement efficace et durable dans le temps afin de traiter les troubles neuro-urologiques liés à la sclérose en plaque. Cette étude est la première à évaluer l’efficacité chez les patients atteints de SEP. Elle nous encourage à réaliser les injections de BTX-A au début de la maladie. Des études futures pourront évaluer l’intérêt des injections de BTX-A plus précocement dans l’histoire de la maladie ainsi qu’en première ligne thérapeutique.