Les permanences d’accès aux soins de santé (PASS) sont des structures principalement hospitalières qui permettent aux personnes en situation de précarité de bénéficier d’une prise en charge médicale et sociale avec délivrance de traitement et accès au plateau technique hospitalier. Un service de PASS mobile a été structuré en 2020 à Marseille à destination des personnes en demande d’asile. Depuis, le décret du 30 décembre 2019, introduisant un délai de carence de trois mois avant la possibilité d’affiliation des demandeurs d’asile (DA) à la protection universelle maladie (Puma), les PASS sont l’une des seules structures où cette population peut avoir accès à des soins sans participation financière. En 2022, l’étude PREMENTADA a montré que 95% des DA présentaient au moins un problème de santé. L'objectif de notre étude était de décrire, pendant les 3 mois du délai de carence, les parcours de soins au sein de la PASS des DA. Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective des parcours de soins des 419 DA inclus dans l’étude PREMENTADA dans les 3 mois qui ont suivi leur inclusion. L’étude montre que les patients étaient suivis principalement en PASS mobile. 74,4% des patients ont été suivis uniquement par la PASS mobile pour un problème de santé mentale et 57,4% ont été suivis uniquement par la PASS mobile pour un problème somatique jusqu’à obtention des droits. La PASS a joué un rôle d’orientation vers les autres structures si nécessaires. Notre échantillon de plus de 200 DA fournit de premières données concernant leur parcours de soin en France depuis l’instauration du délai de carence avant affiliation possible à la Puma. Considérant l’état de santé de cette population et le fait qu’une prise en charge précoce des problématiques de santé permet d’en rationnaliser les coûts, nous pouvons nous poser la question du devenir de ces patients en l’absence de ce dispositif. Les DA ont un état de santé dégradé à haut risque de rupture de suivi dans leur parcours de soins. Les PASS constituent un lieu préférentiel de soin pour ces populations. Il s’agira aux PASS et aux hôpitaux auxquels elles sont rattachées d’adapter leur offre de soin pour prendre en compte les problématiques spécifiques des DA.