Contexte : la polymédication engendrée par la concomitance de maladies chroniques chez un même patient augmente le risque d’iatrogénie médicamenteuse. La pratique de la dé-prescription est limitée par des freins encore peu évalués présents chez les patients et chez les prescripteurs. Objectifs : décrire les déterminants associés à une réticence de la dé-prescription chez les prescripteurs en ville et à l’hôpital et chez les patients en ambulatoire. Matériels et méthodes : deux études observationnelles transversales. Évaluation des leviers et des freins à la dé-prescription par l’intermédiaire de questionnaires anonymisés. Résultats : 362 patients ont été inclus avec une moyenne d’âge de 71,8 ans  8,9 ans. 26,2% étaient réfractaires à la dé-prescription. Un traitement efficace (59,0%) et la peur de retomber malade (32,6%) étaient les principaux freins à la dé-prescription retrouvés chez les patients. 151 prescripteurs avec une prédominance féminine (58,3%) ont été inclus avec une moyenne d’âge de 35 ans  11 ans. Les principaux freins retrouvés chez les prescripteurs étaient la prescription initiale d’un médicament par un autre spécialiste, des lacunes dans le dossier médical du patient et la discordance entre les recommandations et la complexité de la pratique clinique. Conclusion : cette étude a permis de déterminer de manière quantitative les freins et les leviers à la dé-prescription prédominants au niveau des patients et des prescripteurs. Elle appuiera l’élaboration d’initiatives locales et la mise en place d’axes d’amélioration pour développer cette pratique en Haute-Vienne.