Introduction : l’étang de Berre est marqué par une pollution atmosphérique excessive. L’impact de la pollution sur la santé des habitants de la zone a été démontré par les études précédentes. Les habitants souffrent d’atteintes pulmonaires, cardiologiques ou encore ORL. Des associations de lutte contre cette pollution sont particulièrement actives. Ainsi, le dispositif RÉPONSES porté par le SPPPI PACA a pour mission le partage d’information, la diffusion de connaissances en matière de pollution atmosphérique en collaboration étroite avec la population. Dans le prolongement de ce dispositif nous nous sommes interrogés sur le ressenti et les préoccupations des habitants du pourtour de l’étang de Berre en matière de pollution de l’air en vue d’une consultation de médecine générale. Matériel et méthode : nous avons réalisé une étude quantitative descriptive et transversale via un auto-questionnaire adressé aux habitants du pourtour de l’étang de Berre. Ce questionnaire a été diffusé pendant le mois de septembre 2022. L’objectif principal était d’étudier le niveau d'intérêt et d’implication des habitants de ce territoire en matière de pollution atmosphérique. L’objectif secondaire était d’étudier comment intégrer ces questions dans une consultation de médecine générale. Résultats : 90% de la population du pourtour de l’étang de Berre montraient un intérêt en matière de pollution atmosphérique et cela sans différence significative en terme d’âge, de sexe ou de niveau d’étude. Les ¾ de la population identifiaient un lien direct entre leur santé et la pollution de l’air et ce d’autant plus qu’ils travaillaient dans la zone de l’étang ou en fonction de leur niveau d’étude (p<0,001). 74,9% des habitants n’avaient jamais évoqué la pollution de l’air avec leur médecin généraliste, avec une différence significative en fonction de l’âge, avec 45,83% des 61/75 ans (p<0,001). Dans notre étude, 67% des répondants souhaitaient aborder la question avec leur médecin. La manière d’aborder cette question montrait une différence significative en fonction de l’âge, 54,17% des 61/75 ans souhaitaient poser la question d'eux-mêmes à la médecin (p<0,001). Discussion : cette étude met en évidence un vrai intérêt de la population de la zone de l’étang de Berre en matière de pollution atmosphérique. Les habitants souhaitaient intégrer cette question dans le cadre d’une consultation de médecine générale, et les patients, principalement les plus jeunes, souhaitaient que le médecin amène le sujet. Il semblerait ainsi opportun que par le biais d’une information de type conseil minimal, les médecins intègrent dans leur consultation la prévention en matière de pollution de l’air. Conclusion : la population vivant au pourtour de l’étang de Berre est sensibilisée à la question de la pollution atmosphérique. Cette question mérite une attention particulière des médecins impliqués dans le parcours de soins des patients. Un renfort des actions de préventions semble être nécessaire pour l’optimisation de la prise en charge des patients de cette zone géographique si particulière.