Objectifs : les sportifs peuvent être soumis à des variations endocrinologiques en lien avec leur pratique physique, entrainant d’éventuels changements de leur santé sexuelle. Peu d’études se sont intéressées au ressenti des hommes sportifs sur leur santé sexuelle. L’objectif principal de l’étude est d’apprécier le ressenti et les modifications de la santé sexuelle chez les hommes pratiquant une activité physique intense. L’objectif secondaire est d’appréhender les représentations et les attentes des hommes envers leur médecin généraliste sur ce sujet. Matériel et méthode : une étude qualitative a été réalisée, incluant 18 hommes sportifs amateurs, habitant en France, de plus de 18 ans, pratiquant au minimum 10h de sport par semaine, tous sports inclus. Le recrutement a été réalisé sur la base du volontariat, lors de rencontres sportives et grâce aux réseaux sociaux. Les entretiens ont été menés en présentiel et à distance via une plateforme de communication, retranscrits puis codés avec l’aide d’un logiciel de codage et anonymisés. Résultats : la santé sexuelle des sportifs dépend d’un équilibre complexe entre les effets positifs (gain en confiance, en énergie, bien-être) et négatifs (diminution et oscillation de la libido, dysfonctions érectiles, impacts relationnels) apportés par le sport. Lorsque l’impact négatif devient une souffrance, le médecin généraliste peut être une aide dans cette situation inconfortable où le patient ne sait vers qui se tourner. Des conseils, une orientation et une prise en charge adaptée étaient attendus des patients pour rétablir cet équilibre. Conclusion : le sportif est exposé à des variations endocriniennes en fonction de l’intensité de sa pratique sportive. Ces modifications peuvent avoir un impact sur la santé sexuelle et provoquer une souffrance chez l’individu. Quand il parvient à aborder ce sujet encore considéré comme tabou auprès d’un professionnel de santé, il attend un accompagnement personnalisé et adapté à ses troubles. Le médecin généraliste, soignant de première ligne, devrait être sensibilisé au sujet pour favoriser le dépistage de ses troubles, dans un cadre approprié.