La coexistence d'une endométriose et d'une MICI modifie-t-elle le phénotype et le pronostic de la MICI ? - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2023

La coexistence d'une endométriose et d'une MICI modifie-t-elle le phénotype et le pronostic de la MICI ?

Résumé

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), comprenant la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH), et l’endométriose sont deux affections de la femme jeune. Elles partagent un même spectre de symptômes, et des mécanismes physiopathologiques communs faisant intervenir un dérèglement du système immunitaire. L’impact de l’endométriose sur la MICI est peu connu, et nous avons cherché à évaluer si la coexistence des deux maladies chez une même patiente modifie le phénotype et l’évolution de la MICI selon un critère composite de sévérité. Nous avons réalisé une étude de cohorte observationnelle multicentrique rétrospective entre juin 2022 et mars 2023. Toutes les patientes porteuses d’endométriose et de MICI ont été incluses, et appariées à une ou deux patientes suivies pour une MICI seule, issues de la base de données de la cohorte MICI du CHU de Lille. Au total, 207 patientes porteuses d’endométriose et de MICI (149 MC et 58 RCH) ont été incluses, et ont été appariées à 409 patientes suivies pour une MICI seule. Pour les patientes atteintes de MC, il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les 2 groupes pour la localisation de la maladie (iléale, colique, iléo-colique) (p=0.13) ainsi que pour le phénotype de la maladie (inflammatoire, sténosant, fistulisant) (p=0.126). Pour les patientes RCH, il existait une différence significative dans l’étendue de la maladie (p=0.026) avec d’avantage d’atteinte rectale E1 dans le groupe endométriose (29,3% vs. 12,6%). Les patientes exposées à l’endométriose avaient moins recours aux traitements immunosuppresseurs (p=0,005 pour la RCH ; p=0.008 pour la MC) et aux biothérapies (p=0.009 pour la RCH ; p<0.001 pour la MC). La MC était moins grave selon le critère composite de sévérité chez les patientes exposées à l’endométriose (HR=0.68 [0.50 ; 0.92], p=0.011) par rapport aux patientes non exposées. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes de patientes pour l’évolution de la RCH (HR=1.73 [0.74 ; 4.00], p=0.20). Les patientes MICI exposées à l’endométriose ont une évolution moins sévère de la MICI et ont moins recours aux traitements immunosuppresseurs ou aux biothérapies. Elles ne nécessitent pas de suivi spécifique pour la maladie digestive mais un accompagnement pluridisciplinaire pour le contrôle des symptômes et améliorer leur qualité de vie.
Fichier principal
Vignette du fichier
pdf the`se pour la fac.pdf (1.88 Mo) Télécharger le fichier
Origine Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

dumas-04235414 , version 1 (10-10-2023)

Identifiants

  • HAL Id : dumas-04235414 , version 1

Citer

Louise Méheut. La coexistence d'une endométriose et d'une MICI modifie-t-elle le phénotype et le pronostic de la MICI ?. Sciences du Vivant [q-bio]. 2023. ⟨dumas-04235414⟩
102 Consultations
287 Téléchargements

Partager

Gmail Mastodon Facebook X LinkedIn More