La migration est reconnue comme un facteur de risque de développer une schizophrénie, avec un risque relatif compris entre 2 et 3 pour les migrants de première et deuxième génération. Le risque lié à la migration se serait structuré sur différents niveaux : individuel, collectif, structurel (politique et sociétal) et se situerait principalement dans la phase post-migratoire avec une prédominance de facteurs sociaux. Les données de la littérature concernant le processus d’acculturation du migrant se sont montrées insuffisantes pour expliquer ce risque, bien qu’il y contribue fortement. Certaines mesures directes ou proxy du capital social en lien avec l’engagement civique et le contrôle social semblaient être associés avec le risque de psychose, cependant sa mesure imprécise et l’hétérogénéité des études ne permettaient pas de conclure. Le modèle socio développemental, bien que prometteur, n’a pas encore été prouvé par une étude longitudinale pouvant justifier de la temporalité des événements. Il existe une relation linéaire inverse entre la densité ethnique et le risque de schizophrénie. L’effet de minorité visible et de minorité de groupe semble important. La théorie de la défaite sociale apparait comme la plus probante, consistant en une combinaison d’un « low status », d’humiliation répétée et d’un faible contrôle homéostatique des neurones dopaminergiques dans le striatum et le mésencéphale, qui conduiraient à une hyperactivité dopaminergique striatale.