En quoi un dispositif d'expérimentation mutualisée répond aux enjeux d'une filière agricole : le cas du Mas numérique, pour une transition vers le numérique en viticulture - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2023

How can a mutualised experimentation system address agricultural issues : The Mas numerique project dedicated to supporting the use of digital services in viticulture

En quoi un dispositif d'expérimentation mutualisée répond aux enjeux d'une filière agricole : le cas du Mas numérique, pour une transition vers le numérique en viticulture

Résumé

This project, referred to as DeMu, was created after the recognition of the required further support in a sector that presents difficulties acknowledging the added value of digital services. The purpose of this essay is to evaluate the relevance and impact of an innovative support system as a general concept to be applied in the viticultural sector using supportive digital services. It is then proposed that a mutualised experimentation system, specifically in reference to the use of the Mas numérique project and its approach, will aid as an efficient support system to address various viticultural issues. Underlying questions raise regarding reasons why setting up an experimentation system is needed to support innovation, but also the effectiveness of existing systems. Finally, it focuses on the mutualised experimentation system (DeMu) created by Mas numerique by questioning its relevance and benefits of any renewal to further address issues related to digital services. Different academic approaches have been leveraged through this work : collecting qualitative data obtained through interviews, monitoring of the 2023 experimentation relating to unproductive ceps detection, and finally by the actual organization of future mutualised experimentations. Following conclusions came through this analysis. First, through co-construction of the experimentation and a collective approach, this system creates an adequacy with viticultural needs. This is despite a great heterogeneity of structures having their own business interests. Furthermore it demonstrates a uniqueness in this landscape of innovation systems, which do not rely on collectives of producers. The structure, based on sponsorship, is unique and appears to guarantee a certain level of freedom of action, which is partially attributed to its financial independence. Active involvement of stakeholders (on both production and service provider side) is a prerequisite for a relevant project framing and successful implementation. It is also a risk when this condition is not met as it may negatively impact smooth experimentation processing. Additional animation efforts must therefore be made to maintain this dynamic for the duration of implementation. Analysis concludes the relevance of this system and the benefits of maintaining it overtime. By characterising and objectively evaluating solutions available, it removes obstacles, particularly organisational and economic difficulties, to the development of digital uses. However, keeping attractiveness for this system is a challenge for Mas numerique and it is recognised that the team must convince technical service providers of the usefulness and effectiveness of the system by informing of the benefits. Indeed, comparisons made against their competitors represent a risk of harming their brand image. The renewal of the system for 2024 and 2025 is questioned because it does not appear suitable for any of the business issues that have been identified by the collective. It is thus necessary to imagine other experimentation formats relying on the following key success factors: mutualisation of resources (material, financial, human) and large diffusion of information in open innovation.
L’intérêt de ce travail n’est pas de traiter d’une question agronomique en viticulture ou d’une technologie spécifique mais plutôt d’évaluer la pertinence d’un dispositif d’accompagnement à l’innovation pour la filière viticole. Ce projet nommé DeMu (pour dispositif d’expérimentation mutualisée) est né de plusieurs constats dont le manque d'accompagnement d’une profession qui a des difficultés à percevoir la valeur ajoutée des outils numériques et peine à se les approprier. L’analyse est donc contextualisée autour des services numériques et leurs rôles en tant qu’appui à la profession pour des transitions de pratiques. La problématique étudiée est donc la suivante : en quoi un dispositif d'expérimentation mutualisée peut répondre aux enjeux d’une filière agricole. Ce travail se focalise sur l’exemple du Mas numérique. Les questions sous-jacentes interrogent les enjeux pour les acteurs de la filière : pourquoi mettre en place un dispositif d'expérimentation pour accompagner à l’innovation ? Mais aussi l'écosystème et l’efficacité des dispositifs d'accompagnement existants : les dispositifs d’expérimentation existants sont-ils pertinents ? Enfin, il interroge le dispositif d’expérimentation mutualisé (DeMu) créé par le Mas numérique : en quoi celui-ci se différencie et est-il pertinent ? Doit-il être renouvelé afin de répondre à d’autres enjeux basés sur les services numériques ? Afin d’adresser ces questions ce travail s’est appuyé sur la collecte de données qualitatives au travers d’entretiens semi-directifs ; le suivi de de l’expérimentation mise en oeuvre au cours de la saison 2023 portant sur la détection des pieds improductifs ; enfin une mise en pratique par le cadrage des prochaines expérimentations mutualisées. Cette analyse met en évidence de grands résultats : la co-construction de l’expérimentation, au travers de cette démarche collective, crée une adéquation avec les besoins de la filière viticole et ce malgré une grande hétérogénéité des structures avec des intérêts qui leurs sont propres. Elle est aussi originale dans ce paysage des dispositifs d’innovation qui s’appuient peu sur un collectif de filière. Le fonctionnement en mécénat est quant à lui unique et il garantit une certaine liberté d'action, qui est notamment dû à son indépendance financière. L’implication active des parties prenantes (côté production ou côté fournisseurs de services) est un prérequis pour un cadrage pertinent et une mise en œuvre réussie. C’est aussi un risque pour le bon déroulement de l’expérimentation lorsque cette condition n’est pas remplie. De grands efforts d’animation doivent donc être déployés pour faire vivre cette dynamique tout au long de la mise en œuvre. L’analyse conclut que ce dispositif est pertinent et devrait si possible, être pérennisé. Par la caractérisation et l’évaluation objective des solutions à disposition, il lève des freins (notamment d’ordre organisationnel et économique) au développement des usages du numérique. Toutefois l’attractivité de ce dispositif est un enjeu pour le Mas numérique qui doit convaincre les prestataires techniques de leurs intérêts à participer et à être comparés (avec le risque qu’il y ait atteinte à leur image de marque). Pourtant le renouvellement du dispositif pour 2024 et 2025 est mis en question car il ne permet pas d’adresser toutes les problématiques métiers qui ont été identifiées par le collectif. Il est alors nécessaire d’imaginer d’autres formats d’expérimentation qui s’appuieront sur des facteurs clés de succès : la mutualisation des moyens (matériels, financiers, humains) et la diffusion de l’information par le mode d’innovation ouverte.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

dumas-04311219 , version 1 (28-11-2023)

Identifiants

  • HAL Id : dumas-04311219 , version 1

Citer

Romain Girardot. En quoi un dispositif d'expérimentation mutualisée répond aux enjeux d'une filière agricole : le cas du Mas numérique, pour une transition vers le numérique en viticulture. Alimentation et Nutrition. 2023. ⟨dumas-04311219⟩
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