Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont des pathologies en pleine expansion. En effet, elles sont de plus en plus fréquentes dans la population, mais restent malgré cela, assez peu connues du grand public. En comparaison, à prévalences égales, environ 300 000 patients en France, la maladie de Parkinson est mieux connue que la rectocolite hémorragique (RCH) ou la maladie de Crohn (MC). Les MICI représentaient, en 2021, 1 169 millions d’euros de dépenses totales pour l’assurance maladie, alors qu’en 2015, c’était près de 796 millions d’euros [1] soit une augmentation des coûts de près de 150 % en 6 ans. 47 % de ce coût est dédié aux médicaments, soit 552 millions d’euros par an. Ces pathologies sont chroniques, de ce fait les patients doivent apprendre à vivre avec, et sont au cœur de la prise en charge thérapeutique. Par conséquent, leur implication est primordiale. Le rôle du pharmacien et de l’équipe officinale sera multiple. Premièrement les officines sont des lieux où la population se rend régulièrement et où l’équipe officinale est à disposition pour répondre aux questions éventuelles. Ainsi au début de la maladie, si elle est de sévérité croissante, l’équipe pourra orienter les patients vers des spécialistes. De même, ils ont un rôle de repérage en cas d’automédication, et, si elle est fréquente, le pharmacien se doit de poser les bonnes questions (diarrhées chroniques, sanglantes, douleurs digestives…). Deuxièmement, l’équipe officinale intervient dans la prise en charge post-diagnostic, car la plupart des traitements sont délivrés en pharmacie d’officine. De cette manière, le pharmacien a un rôle essentiel au moment de la dispensation et du suivi du patient. Comme nous allons le voir, ces pathologies font intervenir une équipe pluridisciplinaire autour du patient, comprenant le médecin généraliste, le médecin spécialiste, le pharmacien, le kinésithérapeute, l’infirmier, le dermatologue... Le pharmacien étant un professionnel de santé facilement accessible, il pourra être sollicité régulièrement et, de cette façon il est important qu’il soit parfaitement formé à ces maladies afin de répondre au mieux aux patients. L’objectif de ce travail est de faire un double état de lieux : La première partie sera centrée sur le patient, et s’appuiera sur un retour de questionnaire envoyé à des patients MICI. Au début une partie bibliographique détaillera la physiopathologie, les symptômes digestifs et extradigestifs vécus par ces patients et les complications possibles de ces maladies. Aussi sera détaillée la compatibilité d’une grossesse avec les MICI et leurs traitements. Puis nous étudierons la place du tabac, du régime alimentaire, d’une appendicectomie et de la contraception, au sein de ces patients. Pour finir l’enquête évaluera, entre autres, leur ressenti face à leur pharmacien, sur leur alimentation, sur leur vie avec la pathologie, et des axes d’amélioration pourront être développés. La deuxième partie sera centrée sur la place et le rôle du pharmacien face à ces pathologies, les traitements seront détaillés, qu’ils concernent la pathologie ou bien ses complications. Aussi des propositions seront faite pour la prise en charge des symptômes digestifs par la phytothérapie et l’aromathérapie. Une partie sera également dédiée à la place de la micronutrition. L’analyse d’une enquête menée auprès des professionnels de santé travaillant à l’officine complètera cette partie.