Conditions au maintien des prairies et de l’élevage dans le territoire « Agri-Mieux Meuse Amont » - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2023

Conditions for maintaining grassland and livestock farming in the "Agri-Mieux Meuse Amont" area

Conditions au maintien des prairies et de l’élevage dans le territoire « Agri-Mieux Meuse Amont »

Résumé

The question of how to maintain meadows and livestock farming arises in the Bassigny region, where the increase in cultivated land over recent decades has had an impact on the quality of the water in the Meuse. Concentrations of plant protection products, used to protect arable crops, regularly exceed legal thresholds. The Haute-Marne Chamber of Agriculture and the Rhine-Meuse Water Agency therefore share the major concerns of preventing new meadows from being turned over to crops and maintaining livestock farming to make the most of these meadows. However, in this small agricultural region, with its diverse terroirs (limestone plateaux, hill-fronts, slopes, alluvial plains and clayey depressions) with different hydrographic behaviours and agricultural uses, the issue is not the same everywhere. The use of agricultural land is not uniform according to the zoning. While meadows are virtually absent from the Barrois limestone plateau, they are found in all flood-prone areas, on most slopes and less regularly in the Bassigny plain, where they are found alongside cultivated fields. This mosaic landscape is the result of the area's agricultural history. At the beginning of the 20th century, all the farms raised dairy cows fed on pasture and hay and supplemented with self-produced crops. However, their practices began to change in the early 1970s with the consolidation of land parcels. From then on, farms with a large land base and sufficient investment capacity were able to intensify their fodder systems and increase the area of crops grown for sale, once the constraints of hydromorphic soils had been overcome by the installation of agricultural drains. Other farms, subject to the Meuse or Mouzon overflowing part of their plots, but also "smaller" in terms of lands and financial resources, were able, at the same time, to turn to a mixed crop-herb farming system, or even adopt a 100% grazing system. Cattle rearing is still very much a feature of the Bassigny region, with over 90% of farms rearing ruminants. However, the rations distributed to cattle and even fed to methanisation units differ according to the production system. For example, farms fed mainly on grass do not present the same risk of polluting the waters of the Meuse as those whose feed is largely based on maize silage. While grass-fed farms (or even 100% grass-fed farms) are the most favourable system for ensuring good water quality in the river, their long-term viability is not guaranteed in the face of less grass-fed systems that are more labour-intensive and more profitable. The conditions for maintaining viable livestock farming that makes the best possible use of grassland are therefore being called into question.
La question des conditions au maintien des prairies et de l’élevage se pose dans le territoire du Bassigny où l’augmentation, ces dernières décennies, de surfaces cultivées impacte la qualité des eaux de la Meuse. Les concentrations en produits phytosanitaires, employés pour la protection des grandes-cultures, sont régulièrement au-dessus des seuils légaux. La prévention du retournement de nouvelles prairies sur ce territoire, en faveur de cultures, et le maintien de l’élevage pour valoriser ces prairies sont donc des préoccupations fortes que partagent la Chambre d’Agriculture de Haute-Marne et l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse. Cependant dans cette petite région agricole, qui révèle des terroirs diversifiés (plateaux calcaires, fronts de côte, talus, plaine alluviale et dépression argileuse) aux comportements hydrographiques et mises en valeur agricole différents, la question ne se pose pas partout avec le même enjeu. En effet, l’exploitation du milieu agricole n’est pas uniforme selon le zonage. Si les prairies sont quasiment absentes du plateau calcaire du Barrois, elles se retrouvent dans toutes les zones inondables, sur la plupart des talus et de manière moins régulière dans la plaine du Bassigny où elles côtoient des champs cultivés. Ce paysage en mosaïque est le fruit de l’histoire agraire de ce territoire. En effet, si au début du 20ème siècle l’ensemble des fermes bassignotes élevaient toutes des vaches laitières alimentées au pâturage, au foin et complémentées avec des cultures auto-produites, la différenciation de leurs pratiques a débuté dès le début des années 70 avec les remembrements parcellaires. Dès lors les exploitations agricoles au foncier important et aux capacités d’investissement suffisantes ont pu, une fois la contrainte des sols hydromorphes levée via la pose de drains agricoles, intensifier leur système fourrager et augmenter la sole de leurs cultures destinées à la vente. D’autres exploitations, sujettes au débordement de la Meuse ou du Mouzon sur une partie de leurs parcelles, mais aussi plus « petites », en termes de SAU et de moyens financiers, ont pu à cette même époque, se tourner vers un système de polyculture-élevage herbager voire adopter un système 100% herbager. Aujourd’hui, l’élevage de bovins reste très présent dans le Bassigny avec plus de 90% des exploitations agricoles qui comptent un système d’élevage de ruminants. Cependant, les rations distribuées aux bovins voire alimentant les unités de méthanisation diffèrent selon les systèmes de production. Ainsi, les élevages nourris essentiellement à partir de surfaces en herbe ne présentent pas le même risque au niveau de la pollution des eaux de la Meuse que ceux dont l’alimentation repose en grande partie sur l’ensilage de maïs. Si les élevages herbagers (voire 100% herbager) présentent le système le plus favorable à la bonne qualité des eaux du fleuve, leur pérennité n’est pas assurée face à des systèmes moins herbagers mais plus extensifs en travail et plus rémunérateurs. Les conditions au maintien d’un élevage viable et valorisant au mieux les surfaces herbagères sont donc questionnées.
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Dates et versions

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  • HAL Id : dumas-04425714 , version 1

Citer

Jean-Loup Dumas. Conditions au maintien des prairies et de l’élevage dans le territoire « Agri-Mieux Meuse Amont ». Agronomie. 2023. ⟨dumas-04425714⟩
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