La photographie : pygmalion de la guerre ? Cas du conflit en Ukraine depuis février 2022 - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2023

La photographie : pygmalion de la guerre ? Cas du conflit en Ukraine depuis février 2022

Résumé

« La photographie est un langage universel ». Cette affirmation, souvent entendue dans le langage commun, est l'un des points de départ motivant la réflexion de cette recherche. Afin de tenter une analyse correspondant à l'idée selon laquelle une « image vaut mille mots », ce travail de recherche s'attarde à questionner les contours et enjeux informationnels et communicationnels de celle-ci. Par son pouvoir évocateur, sa force d'indignation, d'émotion et de soulèvement, l'image comme facteur de mobilisation, à l'heure de l'ubiquité numérique notamment, n'a de cesse de se redessiner. Support de l'action collective et témoignage d'une forme du réel, la photographie joue un rôle principal dans les combats. Afin de centrer autour d'un axe général et de tenter une approche encore peu explorée, ce devoir se concentre autour de la photographie sur un conflit encore en cours. Le cas analysé est celui du conflit russo-ukrainien, depuis 2022.
Bien qu'épineuse à définir, la photographie de guerre occupe un rôle crucial dans la compréhension du conflit et de ses stratégies d'information et de communication. Puissante arme de guerre elle-même, elle devient, de façon consciente ou non, un outil stratégique de pouvoir, de contrôle des masses et de formatage des mémoires.
La problématique générale questionne la reconfiguration des procédés communicationnels ainsi que le façonnement informationnel, par l'image, en temps de guerre. Deux axes majeurs émergent : la construction et la réception de l'image. Au travers de ces deux axes, sont étudiés, dans un premier temps, les conditions de création de l'image de guerre. Cela répond à l'hypothèse, invalidée par la suite, selon laquelle « une image est enfermée dans son processus de création ». La montée en puissance de l'image amateur, de la désinformation ainsi que de la menace du métier de photojournaliste sont les premiers points de réflexion. Ensuite, au travers d'entretiens individuels de photographes et reporters, le processus de création professionnelle de l'image de guerre est analysé, ainsi que la façon de représenter l'horreur, par l'utilisation, notamment, de moyens rhétoriques propres au langage, applicables à la photographie.
Dans un second temps, la deuxième hypothèse, validée, soutient l'idée selon laquelle « La photographie suggère plus que ce qu'elle ne montre ». Cette deuxième partie est constituée de recherches autour de l'iconisation de l'image, de sa mise en symbole et de la récupération politique de l’image de guerre, au service d'un pouvoir politique.
Enfin, la patrimonialisation et la mise en mémoire permettent d'étudier « l'après » de l'image et ses retombées une fois publiée. Les conclusions majeures sont la place prépondérante qu'occupe l'image dans ce conflit du XXIᵉ siècle, ainsi que la présence de facteurs et de volontés humaines des processus de création à la valorisation de celle-ci. L'Homme occupe une place dans chaque phases des enjeux de l'image, perturbant, orientant et impactant de fait, sa place et son message informationnel et communicationnel.
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Citer

Lily Chavance. La photographie : pygmalion de la guerre ? Cas du conflit en Ukraine depuis février 2022. Sciences de l'information et de la communication. 2023. ⟨dumas-04435091⟩
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