Il y a une quinzaine d’années, lorsque j’ai entamé les recherches généalogiques sur ma famille, j’ai contacté Drayton Hall, devenu depuis 1976 un musée appartenant à la National Trust for Historic Preservation (Fonds national pour la préservation des monuments historiques) pour clarifier certains points de mon arbre généalogique, car nous disposions alors de peu d’informations sur internet. Je me suis demandé ce que faisaient les gestionnaires de ces plantations à l’heure actuelle pour transmettre et faire vivre la mémoire de ces nombreux esclaves. Puis enfin, comment pouvait-on faire la généalogie de ces personnes privées non seulement de liberté, mais aussi d’identité ? Pour cela, il m’a fallu revoir l’historique de la région, de la plantation et des membres de la famille sous un autre angle, celui de l’activité esclavagiste, puis faire un état des lieux des recherches existantes, pour aller au-delà de l’histoire éclatante, « blanche », des propriétaire de plantations, et découvrir celle plus obscure, et anonyme, mais quelquefois plus intime, des personnes, esclaves, puis libres, qui y ont vécu et travaillé. Quel est l’état de la recherche, quelle est la démarche interprétative et mémorielle des gestionnaires de ce lieu ouvert au public depuis 1976, quels sont les outils mis à disposition d’un public, toujours plus nombreux, en quête de ses origines ? Quelques exemples plus détaillés permettent de donner un peu plus de chair à ce travail.