Motivations, freins et limites à l’installation des jeunes chirurgiens-dentistes en zones sous-dotées : résultats locaux (Aix-Marseille) d’une enquête multicentrique
Résumé
Alors que l’espérance de vie et parallèlement la demande en soins tendent à croître, l’offre territoriale en chirurgiens-dentistes, elle, n’évolue pas de concert et des disparités importantes sont observées au sein d’une grande partie du territoire français. Afin de pallier cette dynamique, l’état français au fil des réformes, a mis en place des leviers de motivation afin d’attirer les jeunes praticiens vers les zones sous-dotées en chirurgiens-dentistes tels que le Contrat d'engagement au service public (CESP) ou les aides à l’installation. Afin d’évaluer l’influence de ces mises en œuvre et les raisons pour lesquelles les jeunes praticiens vont ou ne vont pas s’installer dans ces déserts médicaux, à la demande de la conférence des doyens, une étude multicentrique sous forme de questionnaire a été mise à disposition des étudiants de plusieurs facultés d’odontologie, dont les étudiants de 6ème année de la promotion 2021-2022 de la faculté d’Aix Marseille.
Les résultats ont montré un attrait important pour l’exercice libéral (97% des sondés) ainsi que des attentes relatives à l’indépendance professionnelle, la flexibilité des horaires, le revenu, ainsi que la liberté d’installation dès le début du cursus en odontologie pour plus de 95% des étudiants interrogés. En parallèle, on constate plusieurs craintes dont l’isolement professionnel, le manque d’activités de culture et de loisirs ainsi que l’éloignement des proches qui rebuteraient les jeunes chirurgiens-dentistes à s’installer en zones sous-dotées.
En conclusion, le questionnaire montre la nécessité de travailler sur le rayonnement des territoires désertés, accroitre l’information sur le sujet durant les études, améliorer les aides à l’installation afin d’attirer les jeunes praticiens dans les déserts médicaux.