Le sultanat ghaznévide : approches d’histoire sociale et d’histoire religieuse
Résumé
Founded by the ghulām Sebükgetin in 366/977, the Ghaznavid dynasty initially vassal of the Samanids, definitively broke the ties of suzerainty to proclaim the independence of the Ghaznavid state in 388/998. For the first time in the history of the Muslim worlds, the Turks, hitherto soldiers in the service of princes and governors, seized power and asserted their independence in Persian territories. Thus, this state became the most powerful empire in the Islamic world since the gradual disintegration of the ʿAbbāssid Caliphate of Baghdad. The objective of this thesis is to draw up a current state of knowledge on the religious policy of this sultanate who proclaims himself champion of Sunni orthodoxy and defender against heretical movements. To this end, the first section focuses on the inventory of all the written and material sources available on this subject that can be the subject of social history and religious history approaches. The second part sets out the official religious policy of this empire, which is based on seeking caution from the Caliph of Baghdad, the ghazās and the construction of religious buildings. Finally, the last part is devoted to the study of the practical implementation of this policy. In other words, it examines the interactions between the different religious communities, whether Muslim or not, and the central power.
Fondée par le ghulām Sebükgetin en 366/977, la dynastie des Ghaznévides initialement vassale des Samanides, rompt définitivement les liens de suzeraineté pour proclamer l'indépendance de l'État ghaznévide en 388/998. Cet évènement est une première dans l’histoire des mondes musulmans : les Turcs, jusqu’ici des soldats au service des princes et des gouverneurs, prennent le pouvoir et se rendent indépendants dans les territoires persans. Cet État devient l’empire le plus puissant du monde islamique depuis la désintégration progressive du califat ʿabbāsside de Bagdad. L'objectif de ce mémoire est de dresser un état actuel des connaissances sur la politique religieuse de ce sultanat qui se proclame champion de l'orthodoxie sunnite et défenseur contre les mouvements hérétiques. À cette fin, la première section se focalise sur le recensement de toutes les sources écrites et matérielles disponibles sur ce sujet pouvant faire l’objet d’approches d’histoire sociale et d’histoire religieuse. La deuxième partie expose la politique religieuse officielle de cet empire, qui repose sur la recherche d’une caution auprès du calife de Bagdad, les ghazās et la construction d’édifices religieux. Enfin, la dernière partie se consacre à l'étude de la mise en pratique concrète de cette politique. En d'autres termes, elle examine les interactions entre les différentes communautés religieuses, qu'elles soient musulmanes ou non, et le pouvoir central.
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