Entre connaissances et représentations : les freins de la prise en charge du trouble de l’usage des morphiniques en médecine générale - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2024

Between knowledge and representations: obstacles to the management of opioid use disorder in general practice

Entre connaissances et représentations : les freins de la prise en charge du trouble de l’usage des morphiniques en médecine générale

Résumé

Background: General practitioners play a central role in identifying and managing opioid use disorder, particularly in the context of acute and chronic pain and the increasing use of opioid analgesics, for which they are the main prescribers. However, in recent years, there has been a decline in investment and interest among general practitioners in this issue, despite older generations being highly involved in illicit opioid use (heroin). This lack of interest could be explained by a lack of knowledge and misperceptions about this issue, notably due to inadequate initial training. Methods: An analytical cross-sectional observational study was conducted through a self-administered questionnaire sent to general medicine interns in France. It assessed their knowledge and perceptions based on their levels of training in addictology through two typical clinical cases involving a legal and an illegal opioid. Results: 120 questionnaires were analyzed. Trained interns feel more comfortable regarding addictions in general and opioid addictions than non-trained interns. There is a linear relationship between the overall score and the training (p=0.05); belonging to the trained group leads to a 1.361 increase in the overall score obtained. Non-trained interns have more negative representations, especially in the case of the illicit opioid. Conclusions: Interns who received additional training in addictology during their externship or internship had better results than those who did not receive such training. Although statistically significant, the differences were nevertheless modest to be clinically decisive. However, the "trained" interns judged themselves more capable in terms of knowledge and skills to manage opioid addiction, although this ability was considered inferior to that for type 2 diabetes. Their perceptions of patients dependent on opioids were more often associated with notions of chronic pathology and empathy, which are necessary for a good understanding and management of this condition. These differences in perceptions between the two groups of interns were even more pronounced in the clinical case involving illicit opioid. Despite its limitations, including low response rates, this study highlights the importance of perceptions, which appear to be one of the major barriers in managing opioid addiction. It shows that additional training in addictology is crucial for changing these perceptions and the sense of legitimacy among interns more than their knowledge and skills.
Introduction : Les médecins généralistes ont une place centrale dans le repérage et la prise en charge du trouble de l’usage des morphiniques (opiacés et opioïdes), notamment au travers des douleurs aiguës et chroniques et l'usage croissant des antalgiques morphiniques, dont ils sont les principaux prescripteurs. Or, on observe ces dernières années une baisse d’investissement et d'intérêt des généralistes vis-à-vis de cette problématique alors que les générations plus anciennes ont été très investies dans celle des morphiniques illicites (héroïne). Ce désintérêt pourrait s’expliquer par un manque de connaissance et des représentations erronées vis-à-vis de cette problématique, notamment en raison d'une formation initiale insuffisante. Méthode : Une étude observationnelle transversale analytique a été réalisée par le biais d’un auto questionnaire adressé aux internes en médecine générale de France. Elle évaluait leurs connaissances et représentations en fonction de leurs niveaux de formation en addictologie via deux situations cliniques typiques impliquant un morphinique licite et illicite. L’objectif principal de cette étude était de déterminer si les connaissances des internes en médecine générale différaient selon leur formation en addictologie. Les objectifs secondaires étaient de déterminer si la quantité de formation avait un impact sur les résultats, et d’analyser les représentations des internes envers les patients ayant un trouble de l’usage des morphiniques. Résultats : Sur 9699 internes ciblés, 192 questionnaires ont été remplis et 120 ont été analysés. Les internes « formés » se jugeaient plus aptes à prendre en charge les addictions en général et les addictions aux morphiniques que les internes « non formés ». Il existait une relation linéaire entre le score global et la formation (p=0,05) ; appartenir au groupe formé induisait une augmentation de 1,361 du score global obtenu. Les internes « formés » avaient des représentations plus souvent associées aux notions de pathologie chronique et d’empathie. Les différences de représentations entre les deux groupes d'internes étaient encore plus marquées dans le cas clinique avec le morphinique illicite, les internes « formés » ayant eux-mêmes une représentation plus négative dans cette situation. Conclusion : Cette étude montre qu'une formation complémentaire en addictologie apparait déterminante pour faire évoluer les représentations et le sentiment de légitimité des internes vis-à-vis du trouble de l’usage des morphiniques, plus que leurs connaissances et compétences. Elle propose des pistes de formation à intégrer dans le troisième cycle des études de médecine générale.
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Dates et versions

dumas-04563741 , version 1 (30-04-2024)

Identifiants

Citer

Lou Amiotte-Suchet. Entre connaissances et représentations : les freins de la prise en charge du trouble de l’usage des morphiniques en médecine générale. Médecine humaine et pathologie. 2024. ⟨dumas-04563741⟩
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