Access to health care in West French Guiana: study of the causes of treatment interruption among precarious patients with a chronic disease
Accès aux soins dans l’Ouest Guyanais : étude des causes de rupture thérapeutique chez les patients précaires atteints de maladie chronique
Résumé
Context: The lack of doctors and the precariousness of the Guyanese population often lead patients suffering from chronic diseases to renounce to healthcare, causing several individual and collective complications. The main objective of this study is to understand and explore the different causes of treatment interruption among precarious patients with a chronic disease in West French Guiana. Material and Method: A qualitative survey, using semi-structured interviews, has been achieved from September to October 2021 at the permanence of access to healthcare of the West French Guiana hospital. The interviewees were patients with a chronic disease who had interrupted their medical follow-up for more than 3 months. Results: Of the 16 interviewees (aged between 42 and 88), 12 were Surinamese. Others were Haitan, Brazilian, Guyanese and stateless. 12 patients had high blood pressure, 2 had diabetes, 4 had both pathology and one had diabetes and lymphoma. The median duration of follow-up interruption was 7 months. One third of the respondents reported they did not feel their illness on a daily basis, while it was hard to live with for another third. The survey highlighted that some patients had a poor understanding of the treatment regimen, or discontinued treatment due to adverse effects, except for a quarter of the interviewees who feel positive effects of the treatment. Lack of knowledge of the French health care system and the failings of the family caregiver could also be other obstacles to treatment adherence. For a majority of respondents, the complexity of the administrative procedures required to obtain social coverage was responsible for the therapeutic disruption. The Franco-Surinamese border was both a help and a limit in access to care. Financial difficulties, geographical distance and lack of transportation were also emphasized. In response to these obstacles, alternative strategies such as the use of traditional medicine and diets have been employed. Half of the patients spontaneously requested support and care. Conclusion: Therapeutic adherence in a precarious environment depends on multiple factors, related to the chronic disease and the Guyanese territory. The results of this study highlight the importance of therapeutic education programs, and the need for improvements in access to care for the most vulnerable people in order to reduce the impact of chronic diseases in West French Guiana.
Contexte : Désert médical et précarité de la population Guyanaise entrainent de fréquents renoncements aux soins chez les patients atteints de maladies chroniques, occasionnant de nombreuses complications individuelles et collectives. L’objectif principal de cette étude est de comprendre et explorer les différentes causes d’interruption de traitement chez les patients précaires ayant une maladie chronique dans l’Ouest Guyanais. Matériel et méthode : Enquête qualitative par entretiens semi dirigés de septembre à octobre 2021 à la Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS) du Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais (CHOG). Les patients inclus avaient une maladie chronique et interrompu leur suivi médical pendant plus de 3 mois.Résultats : Les 16 patients interrogés, âgés de 42 à 88 ans, étaient de nationalité Surinamaise pour 12 d’entre eux et de nationalité Haïtienne, Brésilienne, Guyanienne et apatride pour les 4 autres. Douze étaient atteints d’hypertension artérielle, 2 de diabète, 4 des deux pathologies associées et un de diabète et de lymphome. La durée médiane d’interruption de suivi était de 7 mois. Un tiers de notre échantillon déclarait ne pas ressentir leur maladie au quotidien, alors qu’elle était difficile à vivre pour un autre tiers. Mauvaise compréhension du schéma de prise du traitement, arrêt à la suite d’effets indésirables pouvaient être retrouvés malgré un ressenti positif du traitement pour un quart de l’échantillon. Méconnaissance du système de soins Français et faille de l’aidant familial étaient également des freins à l’observance thérapeutique. Pour une majorité de l’échantillon, la complexité des démarches administratives nécessaires à l’obtention d’une couverture sociale était responsable de la rupture thérapeutique. La frontière Franco-Surinamaise était à la fois une aide et une limite dans l’accès aux soins. Difficultés financières, éloignement géographique et défaut de transport ont été également retrouvés. Face à ces obstacles, des stratégies alternatives - recours à la médecine traditionnelle, aux régimes alimentaires - ont été employées. La moitié de l’échantillon était spontanément demandeuse d’accompagnement et de soin. Conclusion : Si l’absence de couverture sociale semble être la première cause de rupture, cette étude montre que l’observance thérapeutique en milieu précaire dépend de multiples facteurs, en lien avec la maladie chronique et le territoire guyanais. Les résultats de ce travail soulignent l’importance des programmes d’éducation thérapeutique, et la nécessité d’améliorations dans l’accès aux soins des plus précaires afin de réduire l’impact des maladies chroniques dans l’Ouest Guyanais.
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