Étude de l'astreinte cardiaque par cardiofréquencemétrie au poste de mécanicien automobile
Résumé
Objectif : le poste de mécanicien automobile est soumis à des contraintes physiques multiples et un risque d’inaptitude majoré. L’objectif de l’étude était d’évaluer par la cardiofréquencemétrie la charge physique de travail globale et par tâche de ce poste, d’identifier les tâches les plus astreignantes et de préconiser des aménagements si besoin.
Méthode : une analyse des indices d’astreintes cardiaques à l’aide d’un cardiofréquencemètre a été réalisée. D’octobre 2022 à août 2023, 11 mécaniciens de 3 garages automobiles de l’agglomération de Montpellier ont été équipés d’un cardiofréquencemètre sur une journée de travail. Sept journées d’observation ont été réalisées.
Résultats : la pénibilité globale analysée sur les enregistrements était modérée à plutôt lourde. La moyenne des coûts cardiaques relatifs moyens était de 20,25 %, et la moyenne des coûts cardiaques relatifs des 99es percentiles était de 45,3 %. L’évaluation subjective de la pénibilité des tâches par l’échelle de Borg était concordante à la classification objective réalisée. Les tâches les plus astreignantes observées était les remplacements de l’embrayage, de la courroie de distribution, et de la boîte de vitesse. Des aménagements organisationnels pourraient être envisagés tels que la répartition équilibrée des tâches les plus astreignantes entre les salariés et leur réalisation en binôme.
Conclusion : la cardiofréquencemétrie est une technique fiable et accessible d’évaluation de la charge physique d’un poste de travail. La mesure de l’astreinte cardiaque apporte au médecin du travail une meilleure connaissance du poste, lui permettant d’effectuer des propositions d’aménagements de poste ciblées et de prévenir la désinsertion professionnelle des salariés.