L’enjeu mémoriel dans la société libanaise à l’aube de la tragédie du 4 août 2020 : comment l’absence de traitement des récits mémoriels au niveau national continue d’affecter depuis la fin de la guerre du Liban, le sentiment d’identité libanaise ?
Résumé
Au sortir de la guerre, l’État libanais a instauré une loi d’amnistie, une politique de l’oubli empêchant toute forme de commémoration nationale et de reconnaissance publique des erreurs passées. Prononcer un interdit de mémoire a privé la société civile libanaise d’une mémoire nationale, tout en favorisant en dépit de l’injonction officielle à l’oubli, la multiplicité des mémoires constituées et transmises au niveau intra-familiale et intracommunautaire. Cette tendance perpétuelle à promouvoir l’oubli et l’impunité pour faire face au passé et aux situations de crises, a durablement marqué la société libanaise, qui continue d’en subir les conséquences. Aujourd’hui meurtri par une guerre civile affligeante, une révolution avortée et une explosion dévastatrice, les mémoires du peuple libanais sont vives et leur identité en est morcelée. Se saisir de la question mémorielle, s’est exploré la fragmentation de la société libanaise et s’interroger sur le devenir de l’État libanais, en tant que nation.
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