Électroconvulsivothérapie et consentement : état des lieux d'aujourd'hui et perspectives de demain
Résumé
Introduction : L'autonomie, la bienfaisance, la non-malfaisance, et la justice sont les quatre grands principes de l'éthique biomédicale auxquels la pratique de l'électroconvulsivothérapie (ECT) peut être confrontée. En effet, l'ECT est un soin efficace, parfois pratiqué chez des patients n'ayant pas pu donner leur consentement. Un état des lieux de la pratique de l'ECT sans le consentement du patient est nécessaire pour améliorer les pratiques. Méthode : Nous avons mené une étude observationnelle rétrospective monocentrique sur dossiers au CHU de Nantes chez des patients ayant reçu une cure d'ECT entre 2018 et 2022. Résultats : Sur 162 patients traités par une cure d'ECT, 36% ont reçu l'ECT sans leur consentement, principalement chez des patients hospitalisés sous contrainte, en état maniaque ou mixte, souffrant d'un syndrome catatonique ou démentiel. Seulement 3% des patients avaient vu leur consentement régularisé à l'issue de la cure d'ECT malgré un taux d'efficacité de 92.5 %. Étonnamment, 21 patients ont eu de l'ECT sans leur consentement alors qu'ils étaient en soins libres, et 26 patients ont reçu de l'ECT avec leur consentement seul alors qu'ils étaient hospitalisés sous contrainte. Conclusion : Notre étude permet de proposer des axes d'amélioration dans le recueil du consentement des patients à l'ECT et d'introduire l'intérêt du plan de prévention partagé afin de pratiquer l'ECT au plus proche des principes d'éthique biomédicale.