La rencontre entre l’Europe et le Japon remonte au XVIe siècle, cependant ce dernier reste presque entièrement coupé du monde jusqu’à la moitié du XIXe siècle du fait d’une politique d’isolement stricte. En 1854, une flotte américaine de navires de guerre l’oblige à s’ouvrir au monde. Des traités inégaux sont dès lors rapidement conclus avec toutes les puissances occidentales au détriment du Japon. L’Empire du soleil levant conserve cependant son indépendance et il en profite ainsi pour organiser à grande échelle une modernisation de son armée et de son système. L’autorité féodale s’effondre alors et le pouvoir impérial est restauré en même temps qu’apparaît une bureaucratie qui se veut moderne. Pour assurer les nouvelles réformes, le gouvernement en place en 1868 décide d’intensifier l’appel à des spécialistes étrangers. Georges Bousquet est l’un d’entre eux, puisqu’il est le premier juriste appelé afin de mettre en place une législation moderne. Il va demeurer au Japon quatre années pendant lesquelles il occupera les postes de conseiller pour le législateur et de professeur de Droit. Il travaillera également avec d’autres de ses contemporains comme le professeur Gustave Boissonade, invité peu après Bousquet pour une mission similaire. Notre auteur produit de plus une activité d’écriture notable qu’il publie dans des revues pendant son séjour. Une fois rentré en France, il compile ses articles et les augmentes de nouveaux travaux afin de publier un ouvrage qui reste pendant longtemps une référence dans presque toutes les matières : Le Japon de nos jours et les échelles de l’Extrême-Orient. C’est notamment par le prisme de cet ouvrage que notre étude se propose de présenter la réforme que Bousquet a conçu pour le Japon en général et à son droit plus particulièrement.