de la moitié des patients épileptiques. Ces troubles sont présents dès la phase pré-thérapeutique et peuvent être majorés par les traitements antiépileptiques. Les recommandations actuelles sont de dépister ces troubles dès le diagnostic et tout au long du suivi. Nous avons suivi sur le plan cognitif des patients épileptiques dès la phase pré thérapeutique avec l’aide du score EpiTrack ® afin d’évaluer son utilisation en pratique courante.
Méthode : un total de 28 patients de plus de 18 ans avec un diagnostic d’épilepsie sans traitement antiépileptique ont été recruté dans cette étude descriptive mono centrique. Les fonctions cognitives étaient évaluées sur leur plainte subjective et par le score EpiTrack ® en pré thérapeutique et en post thérapeutique, pour ceux mis sous traitement. Douze patients ont pu être évalués avant et après traitement. En post thérapeutique les patients remplissaient un auto-questionnaire NDDI-E pour l’évaluation thymique.
Résultats : 43% des patients avaient une atteinte cognitive modérée ou sévère selon EpiTrack ® au diagnostic, 46% avaient une plainte cognitive subjective. Chez les patients avec altération cognitive, 58% avaient une plainte cognitive subjective. 32% des patients avaient une forte altération cognitive selon EpiTrack ®, 44% d’entre eux n’avaient pas de plainte cognitive subjective. Il n’y avait pas de différence entre la plainte subjective et les performances cognitives selon EpiTrack ® (p = 0.763). Il n’y avait pas de différence de plainte cognitive subjective entre les patients ayant ou non une altération de performance selon EpiTrack ® (p = 0.45). Les patients avec altération cognitive avaient statistiquement moins fait d’études supérieures. Après introduction de traitement les deux scores EpiTrack ® étaient similaires (p = 0.167), ils étaient inchangés selon EpiTrack ® chez 75% des patients. La plainte cognitive était inchangée chez 66% des patients et aggravée chez 25%. Les modifications de performances étaient principalement liées au contrôle ou non des crises et à la prise en charge ou non psychiatrique. 33% des patients avaient un score NDDI-E pathologique, 75% d’entre eux avaient une plainte thymique et cognitive subjective initiale. Il y avait 66% de score NDDI-E pathologique chez les patients non contrôlés sur le plan épileptique.
Conclusion : l’utilisation en pratique courante de ce score est faisable et pertinente, il permet d’apporter des informations supplémentaires utiles à la prise en charge et d’orienter les patients qui le nécessitent vers un bilan neuropsychologique. Les données sont concordantes avec celles de la littérature et objectivent que la plainte cognitive subjective du patient n’est pas suffisante pour évaluer le retentissement cognitif. Les résultats au score sont sensibles au contrôle de l’épilepsie et sont impactés par l’état thymique du patient comme montré dans les études antérieures.