CONTEXTE : l’oxygénothérapie à haut débit (OHD) a pris une place importante dans la prise en charge de l’insuffisance respiratoire aiguë (IRA) hypoxémique. Son utilisation initialement réservée aux unités de soins intensifs s’est développée dans les services d’urgence et de médecine. Cependant peu d’études se sont intéressées à son utilisation en service de pneumologie hors contexte Covid. OBJECTIF : évaluer l’efficacité et la faisabilité de l’utilisation de l’oxygénothérapie à haut débit en service de pneumologie conventionnelle chez les patients non réanimatoires en insuffisance respiratoire aiguë hypoxémique. MÉTHODES : une étude observationnelle prospective a été conduite dans le service de Pneumologie du CHU de Clermont-Ferrand entre novembre 2022 et avril 2024. Tout patient en insuffisance respiratoire aiguë nécessitant des besoins en oxygénothérapie supérieurs à 6l/min ou des signes de détresse respiratoire aiguë et non éligible à une prise en charge invasive en réanimation a été inclus. Les paramètres cliniques (saturation, fréquence respiratoire, dyspnée) ont été évalués avant et après la mise sous OHD à H1, H6, H12, H24. RÉSULTATS : 17 patients ont été inclus. L’âge médian était de 73 ans avec 87 % d’hommes. Tous les patients présentaient une pathologie respiratoire (53 % de BPCO, 47 % PID). Les causes les plus fréquentes d’IRA étaient la décompensation cardiaque et la pneumopathie infectieuse. L’OHD a permis une amélioration significative de la saturation, de la fréquence respiratoire et de la dyspnée. Le taux de mortalité était de 53 % à J30. La survie médiane était de 36 jours. L’OHD était bien tolérée pour 71 % des patients. CONCLUSION : l’OHD en service de pneumologie chez les patients en IRA hypoxémique et avec une limitation des thérapeutiques actives semble efficace pour améliorer les paramètres respiratoires, la dyspnée et le confort du patient. Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour recommander son utilisation en pratique courante.