Le syndrome dépressif est un enjeu de santé publique majeur. Le médecin généraliste a un rôle primordial dans le parcours de soins des patients présentant des troubles de la santé mentale. Dans le cas de l'épisode dépressif caractérisé, la psychothérapie fait rarement partie de la prise en charge en médecine générale alors qu'elle est applicable à tous les stades de sévérité. L'arrêt du traitement antidépresseur représente également une source d'incertitude pour les médecins.
Partant de ce constat, un protocole de soins a été instauré en mars 2018 au sein de la maison de santé Neil Armstrong de Grand Quevilly. Ce protocole pluri professionnel consistait à proposer à des patients volontaires pour lesquels on débutait un traitement antidépresseur un suivi simultané par la psychologue de la MSP. Trois séances étaient prises en charge par la SISA. Le but de ce protocole était d'inciter le patient à entrer dans un suivi psychologique afin de l'aider à se sevrer du traitement antidépresseur.
Un sevrage a pu être obtenu pour 45,3 % des patients. Le délai moyen entre la date de prescription des antidépresseurs et la date de l’amendement des signes dépressifs ou la date de fin des antidépresseurs est de 313 jours. Parmi les 76 patients sevrés, le taux de rechute ou de récidive est de seulement 13,2 % au moment de l’analyse statistique.
Ce protocole montre la volonté des médecins généralistes de la MSP de vouloir collaborer étroitement avec le personnel paramédical afin d’assurer un meilleur suivi du patient, une meilleure observance et obtenir ainsi une meilleure efficacité du traitement antidépresseur. Les chiffres encourageants de sevrage et d’arrêt des antidépresseurs incitent à poursuivre cette dynamique. En raison du coût financier supporté par la SISA, le nombre de séances de psychothérapie prises en charge étaient au nombre de 3 et très peu de patients ont poursuivi les séances au-delà (3 %). Cependant, les séances pourraient être prises en charge au-delà de 3 grâce à la mise en place de « Mon Parcours Psy » ce qui ferait au total 11 séances de psychothérapie. La psychologue de la maison de santé n’adhérant pas au dispositif « Mon Parcours Psy », une coordination avec un autre professionnel s’imposerait.